Grotte de Gournier, Vercors secteur Gorges de la Bourne, découverte de la spéléologie.
Avertissement : cet article ne constitue en aucun cas une topo digne de référence. C'est accompagné et sur les traces d'Aurélien (que je remercie) plus expérimenté que j'ai fait avec Gaëlle cette première expérience et découverte de la spéléo.
La vidéo du retour vers l'entrée en canot est d'Aurélien.
Les photos intérieures que j'ai pu réaliser sont parfois correctes grâce son éclairage de leds.
Accès.
Carte 25 000 IGN Autrans 3235 OT Depuis Pont-en-Royans, remonter les Gorges de la Bourne sur la D531 pour aller se garer sur le parking (loin du resto-bar) des Grottes de Choranche.
Aller à pied en un petit ¼ d'heure vers les cascades de tufs passer au dessus et trouver sur la droite la rivière Gournier qui sort de la grotte du même nom.
Histoire.
La Grotte est connue depuis longtemps, mais ce n'est qu'en 1899 que Décombaz explore le lac souterrain de l'entrée. En 1947, J.Deudon découvre la galerie fossile dont l'entrée surplombe le lac en franchissant la dite « Méduse » une concrétion au bout d'une vire, 5 à 7 mètres au dessus du lac.
Ensuite ce sont différentes expéditions qui découvrent le réseau .
La rivière est trouvée en 1949.
En 1952, la cascade de 12 mètres est passée.
Le siphon Jérôme découvert dans les années 60 est franchit par le Spéléo club de Lyon en 1973.
Actuellement le réseau de la Grotte de Gournier est de + 680 mètres, le 6e du Vercors par sa profondeur et sa longueur de 18 000 mètres.
Matériel.
Au départ de l'entrée de la grotte jusqu'au départ de la galerie fossile il faut un bateau pour franchir les 50 mètres de la plage au pied de la vire. Une cordelette est nécessaire afin de faire les A/R.
Une corde de 60 mètres est indispensable pour équiper l'accès à la galerie fossile. Les spits sont en place, ainsi que 3 marches en barreaux de métal.
5 à 7 mètres d'escalade.
Une vire d'une trentaine de mètres.
3 mètres d'escalade pour rejoindre la base des premiers gours.
Le matériel de spéléo, avec baudrier et 2 longes.
Nous avons marché 2 heures 30 dans ce décor nouveau pour moi. J'avais visité les grottes de Choranche, celles de Coufin ouvertes au public et aménagées, mais de progresser à la lumière des lampes frontales, de l'acétylène sans le discours d'un guide est une autre chose.
Les gours blancs comme neige où l'eau s'écoule en fines ondes et vagues. Les veines ocres ou rouges, brunes selon les pigments et les sédiments. Stalagmites, pénitents entre lesquels il faut trouver un passage. Stalactites et colonnes , cascades, gouttes solitaires dont la chute presque silencieuse rythme le temps géologique d'une régularité sans faille au cours des millénaires.
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Le temps de la terre.
J'en oublie ma condition, seul un coléoptère minuscule le Royerella argodi me rappelle à ma nature.
Nous franchissons des éboulis en montée, en descente, de nouveaux gours immaculés nappent le pied d'un dôme de calcaire. Des cristaux de calcite étincellent sous les feux de nos lampes.
Assiettes, cupules translucides, boyaux arrondis, villosités pétrifiées, gardiens de lacs de silence.
Au plafond, gorgones, méduses et draperies dansent dans les volutes de la buée que nous expirons. Grilles ou mâchoires de géants tiennent prisonniers je ne sais quels monstres mythiques, quelque dragon fabuleux dans l'antre de son trésor antédiluvien.
Spectres immatériels dans les entrailles de la terre sous les scialets et lapiaz de Presles.
Des blocs énormes tombés de la voûte portent encore horizontalement une draperie d'un autre millénaire avant de compter les secondes sous le dépôt inlassable d'une goutte qui marque le temps en une stalagmite déjà imposante qui m'est bien difficile à dater, néophyte que je suis.
Là-haut la neige fond, la pluie s'écoule, il leur faut bien 48 heures dans de minces failles pour parvenir jusqu'ici et grossir la rivière souterraine que nous entendons gronder sourdement sous nos bottes de caoutchouc.
Comme un animal obstiné elle donne ses coups de boutoir à la roche. Plus loin, où nous n'irons pas, elle offre aux plus intrépides un des plus long parcours de canyon souterrain d'Europe.
Une petite corde est en place au dessus d'un large bassin de gours dans « la salle à manger » pour un casse-croûte souterrain.
Le retour se fait doucement dans la contemplation pour de nombreuses prises de vue en extase devant les bleus, les émeraudes, aigues-marines et topazes de l'eau.
Voici en diaporama quelques images.
Gorgones, méduses, draperies, colonnes, spectres, gours, stalagmites qui montent et tites qui tombent, assiettes et cupules.
Traversée du lac souterrain, Grotte de Gournier.