Sur les traces du Docteur Benassis. Voreppe, Isère.
Arrêté quelques heures à Voreppe sous la pointe de l'Aiguille de Chalais, face à la Roche Brune, comme Genestas, j'ai voulu mettre mes pas sur celles de ce « bon Docteur Rome » qui inspira Balzac pour son « Médecin de campagne ».
Il commence ainsi :
« Le pays et l'homme
En 1829 , par une jolie matinée de printemps, un homme âgé d'environ cinquante ans suivait à cheval un chemin montagneux qui mène à un gros bourg situé près de la Grande-Chartreuse. Ce bourg est le chef-lieu d'un canton populeux circonscrit par une longue vallée. Un torrent à lit pierreux souvent à sec arrose cette vallée serrée entre deux montagnes parallèles. »
En montant au dessus de la Roize qui descend des Bannettes en Chartreuse, on atteint l'ancienne église et le cimetière de Voreppe.
Je n'étais pas Genestas, j'avais lu « La confession du médecin de campagne », je n'ai rencontré personne pour lui demander comme en page 246 de l'édition de 1965 chez Garnier Flammarion :
« - Puis-je vous demander sans indiscrétion de m'accompagner au cimetière ? Je voudrais lui dire comme un adieu....
-Voilà le cimetière, lui dit le curé. Trois mois avant d'y venir, le premier, il fut frappé des inconvénients qui résultent du voisinage des cimetières autour des églises...
...L'officier lut en gros caractères ces mots gravés sur le bois :
D.O.M.
Ci gît
LE BON MONSIEUR BENASSIS,
Notre père
à
Tous
Priez pour lui ! »
Balzac visite le Dauphiné en 1832, afin de financer son voyage vers Genève et l'Italie, il écrit ici son « Médecin de campagne ». Inspiré par le Docteur Rome né à La Grave en 1781, installé à Voreppe, que les habitants tenaient pour « un saint laïque », Balzac écrit une des pages de « La Comédie humaine »
« -Monsieur Benassis est-il un bon médecin ? Demanda-t-il enfin.
-Je ne sais pas, mon cher monsieur, mais il guérit les pauvres pour rien. »
Cimetière de Voreppe, tombe du Docteur Rome.