La Grotte aux Œufs, massif de la Sainte Baume. Partie II .

Carte 25000 IGN Signes-Tourves 3345OT

3 heures

Dénivelé 300 mètres.

En bas des marches qui montent à la grotte de la Sainte Baume, vers un oratoire au lieu de redescendre sur le Sentier de Giniez, aller vers l'ouest en passant devant un garage et une esplanade au pied du treuil qui approvisionne la grotte, le sentier se rétrécit.

Je le signale car ce sentier est peu fréquenté, balisé vert, il faut bien 1 heure pour atteindre la Grotte aux Œufs. Rester sous les contreforts de la montagne à main gauche.

Après 15 minutes de marche, des marques marrons montent au Pas de la Cabre, la pluie rend le calcaire glissant ce n'est pas conseillé par temps humide.

Puis 15 autres mn. après, un petit "raidillon" à gauche mène à une cavité en ruine où Dalmace Moner a vécu en ermite au XIVe siècle.

Plus loin avant que le sentier n'aborde sa redescente un sentier assez marqué monte à la Grotte aux Œufs.

Prévoir une lampe.

La forme de l'entrée est sans équivoque.

Je m'engage dans « l'Origine du monde » le sol descend, un peu glissant, au fond une salle permet de voir les concrétions dans une large cavité, ce sont les œufs.

Tel un chapelet d'ovaires, les formations géologiques tapissent les flancs de la grotte.

Dans de petites cavités, des offrandes récentes, cacahuètes, graines, une bougie éteinte, des fleurs séchées.

Dehors l'orage fait rage, les éclairs zèbrent le ciel noir, je reviens au parking de Nazareth (hé oui ça s'appelle comme ça) par la ferme de Giniez dans cette haute forêt relique dont certains arbres sont encore embrassés par des femmes qui désirent un enfant.

Les hautes branches s'égouttent, s'ébrouent je n'ai pas le temps de passer plus à l'ouest à la grotte des Cèdres dont une stalactite se dresse sans équivoque non plus tel un lingam oriental.

Le long du sentier un beau plan de belladone est en fleur.

Dans la garrigue il n'est pas rare de trouver une forme primitive de land-art : un triangle pointe en bas (symbole du sexe féminin) fait de pierres avec au centre une pierre dressée, les jeunes filles les érigeaient afin d'avoir un enfant.

Je vous renverrais aux archétypes de C.G.Jung et ses thèses sur l'inconscient collectif.

Pourquoi en rester là ?

Par la suite dans la région courtes sorties et autres visites m'ont sans arrêt mis en face des ces imbrications entre cultes anciens et croyances chrétiennes.

Le poète romain Lucain du 1 er siècle ne parle t il pas de la Saint Baume en ces termes :

« Il y avait un bois sacré (...) sanctuaire des Dieux aux cultes barbares »

Les romains y pratiquaient un culte à Artémis, la déesse vierge.

Il faudrait un recueil entier pour souligner les concordances et les parallèles entre les différentes croyances.

Les interessés pourront aller sur le net lire un grand nombre de publications dont hélas le tri est difficile entre illuminés de tout acabit, conservateurs fondamentalistes hostiles à tout syncrétisme, matérialistes purs et durs justifiant les exactions de la Révolution française qui a détruit les bâtiments et même exploiter à outrance la « forêt relique » protégée depuis 1299 ».

Reste une approche historique qui replace l'homme dans son contexte depuis ses origines et sans doute ses peurs devant l'inconnu jusqu'aux découvertes scientifiques actuelles sur le big-bang, l'énergie noire, le rayonnement fossile qui ne sont en aucun cas une réponse à nos questionnements métaphysiques.

Oratoire de Miette et tumulus de l'âge du fer VIIe siècle avt JC

Sorties courtes dans le même secteur.

1 heure de marche vers le nord depuis l'Hôtellerie sur le GR9

L’oratoire de Miette porte le nom de la petite Mireille qui s'y est réfugiée pour échapper à des brigands ayant tué sa famille gardiens de la grotte en 1851.

A 100 mètres se trouve une nécropole, un tumulus de l'age du fer VIIe siècle avant JC.

"Aux Mères des Eaux" ex-voto romain, voûte en cul-de-four église romane de Plan d'Aups

L'église romane de Plan d'Aups avec sa voûte en « cul de four » du XI et XIIe siècle abrite sous son porche d'entrée une pierre portant l'inscription romaine:

« Matribus Halmahabus

Sex Vindius Sabinus

V.S.L.M (vox solvit libero merito »

soit :

« Aux Mères de l'Almaha

Sextius Vindius Sabinus

a accompli son vœu de bon cœur et à bon droit »

Almaha est une source irriguant le plateau dédiée aux « Mères des Eaux » elle a donné son nom à la commune de Plan d'Aups. Almaha-Almis-Aups... cette pierre a été découverte à la Source des Peupliers.