Funérailles célestes.
Libérée, envolée.
Ma petite poule grise
A la crête qui tombe est partie.
Libérée, envolée.
Funérailles célestes
Entre les serres
Du milan noir.
Libérée, envolée.
Ma petite poule grise
Était boiteuse du côté droit.
Elle commençait à pondre
Des œufs froids.
Libérée, envolée
Vers un ciel très haut
Qu'elle n'avait encore jamais atteint,
Le cou tendu vers les étoiles.
Toujours dernière rentrée
Au poulailler,
A mendier quelques grains de plus
En échange d'un peu de liberté.
Me suivre par delà la clôture
En claudiquant.
Libérée qu'a-t-elle vu de là-haut ?
Imagines tu l'effroi ?
La joie ?
Le cèdre, le toit de tôle
De sa sinistre prison.
Le champ sous les noyers,
La cheminée qui fume,
Le charme, le jardin, la maison,
Ce qui peut sembler un foyer.
Chacun à sa place, dans son rôle.
Je n'ai pas même retrouvé
Ne serait-ce qu'une seule plume.
Libérée, envolée
Entre chien et loup.
Le renard avait mangé la rouge.
Intrépide et curieuse
Elle a succombé
A ses paroles mielleuses.
Envies d'ailleurs, c'est fou,
Pourvu que ça bouge.
Ça vole, ça court, ça picore
ça vit au jour le jour
ça mange, ça chasse, ça mord,
ça dort, ça meurt, ça court.
Libérée, envolée.
Ma petite poule grise
A la crête qui tombe est partie.
Libérée, envolée.
PF le 30 mai 2015