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Publié par FMarmotte5

Lecture : « La septième fonction du langage » de Laurent Binet.

Ce livre est Eco-noclaste. J'ai beaucoup ri du début à la fin.

Je commence à avoir une belle collection de livres qui parlent de livres depuis « La disparition » de Georges Perec, au « Manuscrit trouvé à Saragosse » de Jean Potocki en passant bien sûr par le « Nom de la Rose » de Umberto Eco ou le dernier Astérix, "Le papyrus de César", alors, je ne sais pas s'il faut ranger « Qui a tué Roland Barthes? » au sous-titre universitaire de « La septième fonction du langage » de Raulent ?… lapsus Laurent Binet aux côtés de « La confrérie des chasseurs de livres » de Raphaël Jerusalmy, sur la même étagère que « La voleuse de livres » de Markus Zusak ou le même rayon que « Le palimpseste d'Archimède » d'Eliette Abécassis ?

 

L'objet de la quête dans le roman de Laurent Binet n'est sans doute pas un ouvrage à proprement parler, on pense à un moment que ce n'est peut-être qu'une transmission verbale, orale, mais pas au sens freudien du terme. Un livre peut être verbal , mémorisé et transmis comme dans « Fahrenheit 451 » de Ray Bradbury, alors que cherchent les deux héros Simon Herzog et le commissaire Bayard ?

Un chevalier, un alpiniste, laissez moi divaguer dans les symboles car c'est bien le thème de cette en-quête policière en filigrane : une socièté secrète le "Logos Club", les auspices de la psychiatrie  et de la gauche intellectuelle comme si c'était un oxymore de parler d'une droite intellectuelle plus "affairée" au sens strict du terme que ne l'est le Sphynx, tout en sous-entendus et allusions, du moins, illusions de pouvoir.

 

Tout y est : des morts, des flics, des scènes sans nuances de gris accrocheuses, du suspens, pas trop, du moins pas autant que chez J.C.Grangé. Je trouve que les a parte mentaux de certains personnages sur le réel, le roman, la fiction engendrent un lâcher prise du lecteur qui donne parfois envie de poser le livre pour le continuer le lendemain. Au moins ça fait durer le plaisir de la lecture, elle ne serait que cela qu'elle mériterait quand même d'exister surtout quand on rit.

Second et même troisième degré, mais la sauce prend comme à Bologne... « la Rouge », tomate et viande... Boloniaise .

 

Décrypter, lire entre les lignes certes, la prose n'arrive pas à la hauteur de l'auteur du «Pendule de Foucault », pas Michel, l'autre. Ce livre me dérida, un peu comme un moment de détente en salle d'attente du dentiste ( chez le psy on n'attend pas) à feuilleter les pages « people » d'un journal de 1980-1981 en sachant ce que l'on sait avant que ça se sache et ne plus savoir si c'est une fiction, une information, une nouvelle, un ragot, un canular, une désinformation, un hoax.

 

Bayard n'a pas le corps de Guillaume de Baskerville et je doute qu'il soit incarné un jour par Sean Connery ? Sa discrétion est tout à son honneur, un faire-valoir pour le vrai héros, Simon Herzog homonyme du personnage de Saül Bellow, tous deux universitaires.

 

Faut-il avoir assisté aux cours de Lacan, être là quand Bourdieu enseignait au Collège de France, avoir lu « Tristes tropiques » pour comprendre le structuralisme et Claude-Lévi Strauss, dans la collection « Terre Humaine » bien entendu ?

Demandons à Simon toujours là quand Bayard malgré ses efforts de lecture se perd dans cette jungle épistémologique, à même chercher un sens, un signifié dans le monologue logorrhéique de Sollers à la page 432, et comme dit l'autre sans doute celui qui se tait :

 

« La culture, c'est comme la confiture,

moins on en a, plus on l'étale. »

 

« La septième fonction du langage » « Qui a tué Roland Barthes ?

De Laurent Binet

Chez Grasset août 2015

 

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M
Belle critique ! Je vois que toi aussi tu as eu envie de poser le livre mais l'humour l'a remporté et tu as réussi à le terminer !
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É
J'ai entendu parler de ce livre, mais il ne me tente pas trop.J'aime bien en général les livres qui parlent de livres mais pas tous...
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C
Merci ! je ne connaissais pas. Je viens de lire en 3 jours les enfants des justes de Christian Signol. Magnifique lecture. Bise Claudia
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Q
Sourire... il y a un moment que je me dis qu'il faut que je le lise. :)<br /> Merci pour ce livre qui je le crois va monter d'un cran dans ma PAL.<br /> Passe une douce journée.
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