Vallon et col du Merlet, randonnée dans Belledonne J1.
Besoin de solitude, je pars passer deux jours en « cabane », liberté.
La météo est bonne en ce début septembre, avant l'ouverture de la chasse, je sais que le petit refuge non gardé du Merlet ne sera pas fréquenté. Le cadre du nord de Belledonne est propice au vagabondage, la montagne peu équipée y a gardé son ambiance sauvage.
C'est là-haut en passant par le Col du Merlet que je dormirai le 7 septembre 2016.
Carte 25 000 IGN Allevard 3433 OT, massif de Belledonne Nord
Dénivelé + 926 mètres le premier jour.
J'ai mon sac « bivouac » avec duvet et tout ce qu'il faut pour 2 jours d'autonomie soit 13 kilos.
Mon projet est de revenir depuis le vallon du Veyton par le lac de la Colombière, le col du même nom et de faire le petit sommet du Pic Sud du Merlet, fréquenté par des bouquetins.
Après le Premier Villard de la vallée des Villards en direction du Col du Glandon, prendre la piste qui n'est pas très bonne vers le Replat.
Certains se garent à l'Echaut 1512 mètres, mais comme mon auto n'aime pas les cailloux, je suis monté à la Passerelle de La Moletta 1360 mètres.
Traverser le Merlet par la passerelle et monter dans la forêt en direction de l'Echaut (petits chalets).
Retraverser le Merlet et suivre la large piste jusqu'aux Granges (bergerie).
Des raccourcis permettent de laisser la piste en montant dans le bois.
Aux Granges 1752m. on sort du bois, devant nous vers l'Ouest s'ouvre déjà la large alpage du vallon du Merlet.
L'alpage à l'air peu fréquenté, certains pâturages sont en déprise envahis de vératres blancs et d'arcosses.
A 1900 mètres des ruines de granges, murs effondrés, tôles, parcs affaissés, anciens abris sous roche, un aspect triste qui fait pensé que l'exploitation a été plus prospère dans un autre temps ? Quel temps, historique, préhistorique ?
La carte indique « Pierre à Cupules », elles sont nombreuses dans les Alpes, leur fonction reste encore un mystère.
Errant dans le dédale de blocs je finis par la trouver.
Le Merlet fait un coude vers le Nord-Ouest , je vois déjà le sommet de demain, je note la caillasse rouge par laquelle je reviendrai.
Une large piste monte à gauche vers la Vieille Route, c'est le nom de la bergerie située à 2005 mètres.
Je prends à droite le sentier à flanc pour rejoindre au dessus de la bergerie les lacets peu tracés qui montent au Col du Merlet 2286 mètres, borné de 2 cairns.
Vers l'Ouest en dessous le refuge du Merlet est déjà visible dominant le large vallon du Veyton depuis le Crête du Biais.
Il faut 45 mn. du col pour être au refuge.
C'est à mon goût, il n'y a personne.
Je m'installe, je pulvérise de « Marie-Rose » le bas-flanc et le matelas, par le passé une mauvaise aventure avec des punaises de lit m'invite à la prudence.
Le soir tombe , un banc devant la cabane me permet de voir les Pics du Merlet et au Nord-Est le Pic du Frêne se teinter de rouge.
Après le repas du soir, j'enfile ma polaire , on est tout de même à 1941 mètres, vers le sud la lune passe au-dessus du Grand Jarnelet, les Rochers des Trois Doigts vers la Pointe de l'Aup du Pont. La toponymie du lieu plonge dans une lecture proche de « l'Héroïque Fantasy »... Vieille Route, 3 doigts, Pierre à Cupule, Westeros avec Jon , la Comtée, la terre du Milieu avec Bilbon.
Saturne et Mars suivent la lune dans son ballet cosmique.
La nuit a été silencieuse, ni bruits d'animaux, ni hurlement de loups, sauf le jeu d'un loir dans les combles, comme d'habitude dans les cabanes, j'avais pris soin de suspendre mes provisions à un fil afin qu'il ne vienne pas « fourrager » dans le pain et les biscuits.
La fontaine ne coule pas mais le torrent est proche pour une toilette de chat à 6h30 le matin.