L’Ombre du vent, Carlos Ruiz Zafón, Barcelone,roman,librairie, bibliothèque

Eté 1945, dans les rues de Barcelone, Daniel tient la main de son père qui l’emmène dans le Quartier Gothique (Barrio Gotico) au Cimetière des Livres oubliés.

Sa mère est enterrée à Montjuïc.

Il doit adopter un livre pour le sauver de l’oubli et ce sera « l’Ombre du vent » . Cette rencontre l’entraîne dans une aventure à la fois intérieure, amoureuse et dans un passé sombre dont le voile au fil de ses rencontres et de ses recherches se lève peu à peu.

La morgue, la fosse commune, l’hospice, sont des lieux à l’image des librairies et des bibliothèques où les noms peuvent passer de l’oubli à la gloire .L’anonymat ou la foule des cafés , des pensions sordides sont plus sûrs que les villas de riches industriels sous le Tibidabo.

Le passé rejoint le présent de sa vie.

Julián Carax auteur de "l’Ombre du vent " ressurgit d’au delà de la mort et du passé pour l’autodafé d’une période dont l’Espagne ,73 ans après panse encore les plaies. Tel Virgile conduisant Dante dans les Cercles de l’Enfer, Fermín guidera Daniel dans cette quête . Sagesse, force, joie de vivre et la fragilité de l’innocence seront  ses compagnes dans cette initiation à la vie. Pénélope et Béatrice  semblent parfois se confondre au-delà du temps dans la réalité et les horreurs de ce qui n’est pas la guerre de Troie mais la guerre civile espagnole.

Leopold Bloom erre dans les rues de Dublin en un jour, Daniel Sempere parcours Barcelone de 1933 à 1966 dans cette enquête, ce labyrinthe, ce dédale où sévit  le sinistre inspecteur Fumero,  Minotaure surgissant menaçant et létal au détour d’une rue, d’un escalier, d’un couloir, des méandres de la vie.

L’amour peut-il être triomphant quand le fantastique et le mystère côtoient un quotidien de souffrance, de pauvreté, d’errance, de doutes, d’injustices ?

En ouvrant l’Ombre du vent, vous ouvrez avec Carlos Ruiz Zafón  la boite de Pandore et j’ose espérer qu’avec Daniel vous n’y découvrirez pas que les vices de l’humanité mais aussi l’Espérance.