Le Monastier sur Gazeille, Velay, Chemin de R.L.Stevenson ou GR 70
Jeudi 11 Juin 2009
Il est 21 heures et nous sommes assis
Geneviève et moi sur un banc face à notre avenir. Devant nous, le Moulin de Savin en bas déjà dans l’ombre et au loin, tout au fond, la forêt Domaniale du Bouchet notre première étape.
Le premier chapitre de « Voyages avec un âne dans les Cévennes » (le titre anglais original est Travels) de R.L.Stevenson commence
par : « Le bourriquet, la charge et le bât », je pense à nos sacs à dos que nous avons déposés dans le gîte d’étape Avenue des Ecoles, rien à voir avec le paquetage de Stevenson,
sinon le fameux « sac à viande » comme il l’appelle, lui l’inventeur du sac de couchage. Pas un sac de peau de mouton bleue retournée comme ce 22 septembre 1878, mais un drap léger pour
dormir dans les gîtes car nous allons faire un maximum de « gestion libre » c'est-à-dire que nous ferons notre repas du soir et notre petit déjeuner quand c’est possible. J’ai aussi un
« bleuet », c'est-à-dire un petit réchaud à gaz : au cas où ? Mais aussi, luxe suprême en randonnée, pour se faire un petit café à la pause de midi dans une petite popote en
alu.
Quelques habits de rechange, une pèlerine contre la pluie, la polaire, un fond de sac avec médicaments, lampe frontale, une bougie ( en commun avec Stevenson), un briquet etc.…, et bien sûr un couteau Suisse.
J’oubliai, LE livre : ma bible pour ce chemin mais une bible inspirée par l’ânesse Modestine : « Voyages avec un âne dans les Cévennes » aux Editions
de Borée présenté par Jean Courrier.
La Gazeille au Moulin de Savin
Le sac de Geneviève fait autour de 10 kilos auquel il faut rajouter l’eau et éventuellement le casse–croûte de midi car nous n’aurons jamais l’opportunité d’être à midi dans un village ayant une épicerie. Le mien fait à peu près 13 kilos, j’ai prévu un sachet de purée et une boite de pâté, 2 soupes dites « rapides » en dépannage. Les cartes bien entendu car le livret du GR 70 est en rupture de stock ; signe du succès de ce parcours. Je suis inquiet car je n’ai pas franchement l’intention de me retrouver sur une autoroute de la randonnée.
Nous prenons le frais avant d’aller au lit de bonne heure quand un habitué des lieux vient faire la causette, il est éleveur de mouton à la retraite, et nous dit que tous les jours une quinzaine de randonneurs prennent le sentier de Stevenson, ça me rassure. Il est bavard, il avait des brebis : des « Noires du Velay » et verrait d’un mauvais œil le retour du loup dans le Gévaudan. Lui-même n’est jamais allé à Alès ou Saint Jean-du-Gard, étape ultime de notre randonnée. A un moment de notre échange j’ai cru qu’il allait m’annoncer qu’il avait bien connu Stevenson ? On est déjà un peu dans le midi, du moins le midi de la Haute-Loire.
Nous avons passé notre journée en car
et en train, en plein XXIème siècle, rien que pour remonter de Saint-Jean, il faut une journée. Nous avons laissé notre Modestine à nous (une Berlingo rouge) au dernier gîte à Saint-Jean-du-Gard, « le Pré de Modestine », j’en parlerai plus longuement à l’arrivée. Cela, histoire d’être un peu
pèpères après nos 200km de marche.
Organisation du trajet de montée au départ du périple.
Car : 9 heures à Saint Jean du Gard (il est parti à 8h30) arrivée 9h55 Gare Routière Alès (1€)
Train : 13h57 à Alès
15h32 Langogne (12€90)
C’est le fameux « Cévenol » aux 107 tunnels d’ailleurs menacé de fermeture par la SNCF pour cause de non rentabilité.
Car : 16h15 Langogne- Le Puy en Velay 17h25(9 €)
Car : 18h15 Le Puy
en Velay-Le Monastier sur Gazeille 18h55 (3€80) ne circule qu’en période scolaire.
Stevenson est venu en véhicule à cheval depuis le Puy et il a passé un mois au Monastier. Le soir nous avons visité le village pour voir
le Château Abbatiale
et
l’Eglise St Jean Baptiste
avant de venir nous asseoir Square Stevenson
devant la poste où une stèle rappelle ce voyage historique. Le paysage devant nous n’a pas du beaucoup changé depuis Stevenson quand il évoque le tourisme sans savoir que son passage aura un tel
succès :
« Un touriste de mon genre était jusqu’alors chose inouïe dans cette région. On m’y considérait avec une pitié dédaigneuse comme un individu qui aurait décidé un voyage dans la lune. »
Chapitre I
La stèle est à minima il aurait mérité une statue, avec sa fidèle compagne de route.