Les Crêtes des Bataillères, traversée et retour par les Sarrasins, Mont Thabor.
Je pourrai appeler cet itinéraire de
retour : « le Parcours du Gardien », en effet, c’est sur les conseils du gardien du refuge du Thabor que nous avons entrepris ce parcours de retour au Lavoir.
Vu depuis le sommet du Thabor au centre du Col des Bataillères à la pointe des Sarrasins
Le 9 septembre 2009
Carte 25000 IGN Névache Mont Thabor 3535 OT
Dénivelée 370 m. + 200 m. (5 heures , longue traversée hors sentier)
La montée vers le col des Bataillères
se fait sur le sentier balisé et bien marqué le long des lacs de Sainte Marguerite.
A droite du lac Rond et à gauche du lac Long. De rares affleurements de gypse ponctuent la pelouse. Le sentier grimpe jusqu’à 2787m.
Le col des bataillères sur fond de Cheval Blanc, Thabor, Pic du Thabor
Au col nous laissons le GR de Pays du Tour du Mont Thabor qui descend sur Les Marches et le lac de Bissorte pour emprunter vers le nord
les crêtes des Bataillères. Il faut suivre approximativement l’arête et parfois contourner des rochers par l’est ou par l’ouest, mais cela reste un itinéraire de rando genre « terrain
d’aventure » qui ne nécessite pas de matériel spécifique. Par temps de brouillard, je ne le conseille pas, la descente est délicate pour éviter
des parties trop abruptes. Nous atteignons successivement les cotes 2804, 2847, 2894 pour redescendre sur le
col des Roches 2836 marqué par deux gros cairns carrés.
Toujours sur les conseils du gardien, à vue nous descendons la caillasse, où ne
pousse que de rares linaires des Alpes. Descente vers le nord toujours, mais sur le versant ouest avec comme cap un petit lac sans nom en haut de la Combe du Ruisseau de la Grande Montagne. Nous
contournons l’épaule ouest de la roche noire cotée 3014 pour atteindre le talweg d’éboulis sous le col des Sarrasins.
Nous prenons une petite
pause près de petits lacs dont certains présentent la particularité d’avoir un dépôt blanc de 5 à 10
centimètre dans le fond, qui de plus haut m’avait donné l’impression de lac gelé.
Après renseignements, il s’agirait de gypse dissout.
En 40 minutes, nous atteignons le Col des Sarrasins 2844mètres, le vent est frais et nous enfilons nos polaires.
Vers le nord est, sous la pointe des Sarrasins, se découpent les vestiges, ruines et bâtiments de l’ancienne Mine des Sarrasins.
Mine de plomb argentifère exploitée jusqu’au XIX éme siècle dans des conditions difficiles à près de 3000 mètres d’altitude.
La descente est pittoresque dans le
Mont Cula et ses gradins successifs avec de nombreux lacs et son vaste alpage déserté avant le Plan.
De beaux chalets de pierre sont en cours de restauration,
mais je me pose des questions sur la qualité de l’eau avec le gisement minier du dessus et la présence éventuelle de plomb, sachant que dans le passé l’argent était séparé du plomb par la
méthode dite de coupellation.
Il nous faudra 2 h 30 après le col pour retrouver notre véhicule au Lavoir.
Tous ces noms, toutes ces activités de montagne, témoins de la longue histoire et acclimatation de l’homme dans la montagne me questionne sur notre présence et notre impact sur ce milieu fragile.