Les déferlantes, Claudie Gallay, éditions du Rouergue.
C’est toujours avec un peu de retard que je lis parfois ce qu’on nomme
« best seller » ou les « romans de l’été » et pour cause, j’emprunte certaines de mes lectures à la bibliothèque municipale. Je ne veux pas dire que mon village est à la
traîne, le choix est varié et les bibliothécaires très compétentes, sont toujours dispo pour commander de nouveaux ouvrages. Ce livre là est de 2008 mais je ne le qualifierai pas de "livre de
l'été" ni de "livre de plage".
Oui, j’aime bien Anna Gavalda et Muriel Barbery, mais je ne rangerai pas « Les déferlantes » avec « l’élégance du hérisson ».La conciergerie de l’immeuble parisien n’a rien à voir avec la lande et les falaises du Cotentin. Nous ne connaîtrons pas le prénom de la narratrice employée par le centre ornithologique, par contre elle nous livre son âme et nous arrache les tripes en décrivant les sculptures de Raphaël. Quand, dès le début du livre le décor est planté dans ce petit village près de La Hague, que la mer est grise ou verte, qu’un mystère plane sur le passé des uns et des autres, que le non-dit transpire entre chaque ligne, que l’abandon et la souffrance du manque sont les pourvoyeurs de nuits blanches de Théo, de Lambert et des errances de Nan, alors j’accroche.
Ma lampe de chevet reste allumée et le café refroidit dans le bol du matin,
j’oublie l’heure du repas pour aller pleurer sur la digue avec Max. J’allume mon feu aussi et le chat ronronne sur mon pull.
Le même vide d’une naissance volée.
Un lien ténu, un mot sur une lettre, une photo, relient comme par surprise chacun des protagonistes avec la montagne et c’est l’essentiel comme toujours avec sa poésie qui rend l’instant si beau : la nuit, le vent, la lune, la brume, l’enfance, la mort, l'oiseau, le chat, le rat, la solitude, l’amour, le désir, les rochers, l’eau, la terre.