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Publié par FMarmotte5

Nous avions décidés de tous nous  rassembler en famille pour une rando de « rentrée » cette fin de semaine  du 12 et 13 septembre 2009.

Notre choix s’est porté sur le « Cheval Noir », déjà dans la Vanoise, entre, au nord la vallée de la Tarentaise où coule l’Isère et au sud la vallée de la Maurienne arrosée par l’Arc.



Nous avons trouvé le Gîte : « Le Gône » qui en cette fin de saison nous proposait la nuit et le petit déjeuner, à notre charge d’amener le repas du soir.

Le cadre du Gône est typique, dans les années 1955, un lyonnais a eu le désir de faire partager la montagne qui commençait à se démocratiser grâce à de petites stations familiales. Ainsi est né ce centre de vacances avant de devenir la propriété d’une ville de la banlieue parisienne pour des classes de neige et faire découvrir la montagne à des enfants défavorisés. Depuis 15 ans l’ancien gérant est devenu le propriétaire du chalet, et continue cette activité.



La grande salle  vous plonge dans ce passé  récent  où les skis avaient des câbles pour les fixations et les raquettes étaient encore comme celles des trappeurs canadiens. Le fait-tout de maman en émail orange, le moulin à café, le réchaud  à fondue à alcool, la cantine du travailleur, le fer à repasser lourd en fonte semblent avoir servis hier. On sent presque l’odeur du vin chaud  de retour d’une descente aux flambeaux.

Pour nous, les enfants du baby-boom, qui ont eu la chance d’avoir fait nos premières sorties de ski en car dans des stations où l’unique « tire-fesse » tombait parfois en panne une heure ou deux suite à un déraillement de câble, c’est une joie de revoir cet univers. Le souvenir des premières gouttes de génépi dégusté en cachette de l’encadrement souvent bénévole et non qualifié, les Opinels fabriqués à Saint Jean de Maurienne achetés à l’épicerie du hameau où, une petite vieille qui vendait aussi des Malabars faisait bistrot .



Cette lente patience de chineur à permis au patron du « Gône »  de crée cette ambiance chaleureuse, sur le mur du fond, râteau à foin, bassinoires, fourches de bois parlent d’un temps encore plus ancien où comme le dit le proverbe montagnard :





« Toujours la chèvre monte et la femme descend. » 
pour illustrer l’exode de la population féminine  en ces temps où le travail des femmes était dur.

Nous allions à Albiez le Vieux, la station juste de l’autre coté de l’Arc sous les pentes de la Grande Chible  avec en fond les Aiguilles d’Arves. Il n’y avait pas de canons à neige, par contre pour rentrer dormir au chalet, certaines années, une tranchée dans une hauteur de 1 mètre 50 de neige  n’était par rare. Les vaches étaient séparées de la cuisine par une petite barrière, et les corps des défunts entreposés sous les combles en attente du  dégel pour l’inhumation. Les pistes n’étaient pas damées, et c’est à force de passage que les fameuses bosses faisaient leur apparition pour le plus grand plaisir des intrépides « fonceurs »  que nous étions. Parfois une montée dite en  « escaliers » d’une trentaine d’entre nous damait la piste de slalom improvisée.

Actuellement la station de Saint François Longchamp possède deux niveaux , 1450 la station historique sur la route du Col de la Madeleine et Saint François Longchamp 1650 plus moderne dont le domaine skiable est  relié à la station de  Valmorel créant ainsi le « Grand Domaine » avec ses   160 km. de piste.



En hiver, le Col de la Madeleine à 2000m. est fermé à la circulation.

C’est avec une soupe de légumes, une pizza et une bonne tarte aux pommes que Geneviève et moi partageons nos souvenirs avec nos enfants. Nos premiers pas en ski dans les années entre 1960 et 1970, et je me dis que ce décor des plus chaleureux pourrait avoir sa place chez moi en  montant au grenier ressortir quelques vieilleries conservées depuis le départ de mémé Henriette.

La candeur était de mise et tous les espoirs permis,  et je ne pense pas que ce texte de Paul et Germaine Veyret du 15 mai 1962 dans leur conclusion de  « Grenoble et ses Alpes » et sa belle couverture de Samivel soit encore d’actualité tellement la conjoncture environnementale et économique a changé.

Je cite:
« En face des villages ruraux de la haute montagne, les nouvelles stations de ski ou de villégiature restituent aux mêmes hautes terres une partie de la richesse que l’économie moderne prodigue dans les lieux privilégiés »

« Tout change et tout demeure. Ce sont la même montagne, les mêmes vallées de toujours ; pas tout à fait les mêmes hommes, puisqu'il en vient maintenant de partout. Mais, quels qu’ils soient, ces hommes ont toujours besoin et des vallées et de la montagne, les deux faces complémentaires du monde alpin. »

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