Cade, genévrier. La baie, le bois.
Très commun le genévrier est connu de tous. En voici deux espèces.
Juniperus communis L. sert à fabriquer le gin dont je ne vous donnerais pas la recette. Les baies de genièvre aident à la digestion, on peut les mettre dans la choucroute afin d’éviter les flatulences. La baie doit se récolter noire c'est-à-dire à maturité après 2 à 3 ans, les graines de l’année sont vertes puis d’un bleu que l’on dit « florissant »
Dans le Verdon ce n’est pas ce genévrier qui domine.
C’est le cade, son huile a donné son nom au savon de notre enfance
dont les publicités restent encore dans notre inconscient quand on nomme :
« Bébé Cadum »
un poupon aux joues bien roses.
Juniperus oxycedrus est fréquent sur les terrains calcaires et arides de Méditerranée. Il peut atteindre 10 mètres de haut et vivre très vieux. Sur le sentier de l’Imbut le « Vieux cade », célèbre, revendique 2 à 3 mille ans.
Dans le passé les souches des plus vieux cades étaient mises dans des fours afin d’en extraire une huile par exsudation.
L’huile de cade est toujours utilisée en usage externe surtout en médecine vétérinaire pour traiter les affections des pieds de moutons comme le piétin. Et des chevaux, on la retrouvait par le passé dans la composition de « l’onguent du maréchal » pour ses vertus antiseptiques.
Le bois est un très bon répulsif pour les insectes et dans une armoire à linge il fait office d’anti-mites.
Il est facile de repérer ses grosses baies vertes puis brunes et son feuillage vert bleuté persistant entre yeuses, cyprès et chênes kermès.
Dans « Regain » de Giono, c’est dans les cades que se cache la Mamèche, quand Gédémus le rémouleur arrive au hameau accompagné de « La Femme » : Arsule.
« Comme on arrive sur le dos du mamelon, on entend le ronron sauvage des genévriers. C’est là-bas, de l’autre côté d’un petit val. La terre est nue. »
Plus tard, bien plus tard, au printemps suivant .......
« Panturle rentre doucement jusqu’à la table. Il replace la boite de poivre sur la cheminée….
Maintenant que le silence est là, on entend encore là-haut Arsule qui chantonne en rangeant l’armoire. »
« Regain » Jean Giono, le livre de poche édition 16 avril 1974, page 169.
J’aime associer ces prénoms : Jennifer, Geneviève, Guenièvre, Jenny, Gina, Gwenaëlle avec le genévrier et sa baie de genièvre, mais c’est une affaire personnelle, plus poétique et phonétique qu'étymologique.