« Ceci n’est pas une fleur ». Bédégar.
C’est
en paraphrasant René Magritte que je vous présente le bédégar.
En se promenant le long des sentiers tout le monde a vu ces touffes de poils fixés le long d’une tige d’églantier. On dirait des cheveux ébouriffés et mérite l’autre nom de Barbe de Saint-Pierre. Le parent impatient pourrait répondre : « C’est une galle ! » à l’enfant qui s’interroge.
Il s’agit en fait d’un insecte minuscule de la famille des hyménoptères le Cynips de l’églantier : Diplolepsis rosae.
Il est minuscule et bien peu d’entomologistes peuvent se vanter de l’avoir photographier.
Une
petite guêpe femelle à l’abdomen rouge orangé et noir pour le mâle. Ce dernier fort rare car le cynips se reproduit par parthénogenèse. C'est-à-dire sans fécondation .Un clin d’œil de sceptique pour dire que ça
existe dans la nature.
Quand
les cynorrhodons, les fruits de l’églantier sont mûrs, le cynips vient pondre ses œufs dans la peau du fruit.
La larve se développe dans des petites loges en désorganisant les cellules végétales. L’insecte adulte n’en sortira qu’au printemps.
Ce mode de parasitisme se nomme le commensalisme.
Comme souvent les hommes ont attribué des pouvoirs surnaturels et mystérieux aux choses rares de la nature.
Par exemple :
La croix de cartilage dans la tête des cervidés
La glande pituitaire du crapaud.
Une pierre trouée
Un trichobézoard.
Le bédégar ne déroge pas à la règle. Utilisé dans diverses préparations médicinales, il était fréquemment mis autrefois dans les langes des bébés pour guérir les coliques. Porte bonheur ou amulette contre les rages de dents, il a pu servir de goupillon en Italie. A moins qu’il ne soit efficace contre les hémorroïdes. Il a été aussi fumé en guise de tabac.
Le mot Bédégar d’origine persane signifie : « emporté par le vent. »