Chagall et l'avant-garde russe au Musée de Grenoble, visite.
Un « Monsieur Loyal » monumental d'Alexander Calder nous indique le chemin du Musée de Grenoble de ses bras en triangles boulonnés, d'un(e) habile « stabile » statique, immobile comme les arbres du parc des sculptures. Plus loin, les 20 mètres de l’Étoile Polaire de Mark di Suvero montre le sommet de La Bastille : improbable destination pour nous aujourd'hui , nous allons perdre le Nord.
Du 5 mars 2011 au 13 juin 2011, le Musée de Grenoble reçoit Chagall et l'avant-garde russe. Entre autre des œuvres primitives de Vladimir Kandinsky, Mikhaïl Larionov, Natalia Gontcharova. Rodtchenko prend le contre pied d'Eisentstein avec la photographie constructiviste d'une femme montant un escalier un enfant dans les bras, le landau du « Cuirassé Potemkine » n'est pas loin.
J'aime bien la poésie de Marc Chagall, la Noce et ses musiciens juifs, des vieux à tête de sages, l'émouvant cimetière et le Double portrait au verre de vin. Le plafond de l'opéra est resté à Garnier !
Le Musée de Grenoble possède dans sa collection permanente des œuvres de Picasso, Soulages, Vallotton, Klee, Matisse. Gauguin s'est perdu loin du pacifique. Jackie Kennedy au visage bleu d'Andy Warhol... il n'a rien a envier au Centre Pompidou.
Bonnard, Miro, Dubuffet, Modigliani le temps passe à une allure folle , il s'arrête, s'étire et se contracte quand on sort, on n'a plus envie de ne rien voir d'autre. Je n'allume pas l'autoradio, le violon est sur le toit, la mariée est en blanc, les Trois Pucelles sont cubiques en passant devant la gare, Chamechaude sur le retour est fauve, les grands boulevards sont tirés au cordeau en lignes structurales. Braque et Fernand Léger sont assis à la terrasse du Café des Alpes, de face dos à dos autour d'une table bancale, le verre est carré, la chaise à trois pieds empiète sur la rue, les rails du tramway partent au loin vers le point de fuite de la perspective.
Ce soir 22 avril 2011, je ne regarderais pas les nouvelles de Fukushima, le "Cabin Fever" de Duncan Wylie me suffira comme suite à un cataclysme de couleurs et de matériaux en déconstruction.
Plus proche de mon quotidien pour trouver le sommeil, Chagall revient avec son « Marchand de bestiaux » et dans la salle « montagne » les lumières sur la Meije, le Lac de l'Eychauda, les lieux connus commencent à me manquer.
Dans l'exposition permanente, j'ai demandé l'autorisation pour prendre des photographies, c'est interdit dans l'exposition temporaire « Chagall »