Epouvaffreux le Golgothique.
La mort rode comme une ivrogne
Sur la plaine aride et déserte,
Sans forêt, sans eau, découverte.
Pour seuls os, ceux d’une charogne.
Un Golgothique sans croix
Se détache sur le ciel noir,
La lune d’argent miroir
Glace le cœur de froid effroi.
Un freux sur un crâne glabre
Lance au ciel son désespoir,
La faim le tenaille, rien à boire,
Ni où se percher, pas un arbre.
Errants sur la lande 6 spectres
En vinrent à pâlir à la vue du poteau
Sans nom, sans graphe ni écriteau,
Qui de la mort dresse le sceptre.
L’époux vend taille de bois sec,
La femme avide frappe le gueux,
La marmaille devant l’Epouvaffreux
S’enfuit de peur des coups de bec.
Sa main décharnée les attrape
Pour Samain en faire un repas.
Sur le vide s’ouvre son trépas,
Les ombres passent à la trappe.
Un cri déchire le silence : croa !
Gluante comme un œil crevé
Séléné me hante : j’ai rêvé.
Il n’y a des ténèbres ni Prince, ni rois.
PF
Pour la nuit de pleine lune du 23 octobre 2010
Merci AnnielaMarmotte pour ce mot sublime qui m’a laissé Harry par terre. Merci à l’Arbre à mots pour ses branches accueillantes, ses feuilles vierges pour les idées, ses racines de couleurs diverses et variées et son Horticulteur ff.
Rappel : Séléné (la lune) est la fille d'Hyperion. Relire John Keats ou Dan Simmons selon ses atomes crochus.
Voici mon texte et mon dessin pour cette pleine lune d’octobre en attendant Samain à minuit le 31 Octobre, si un illustrateur en manque de mots désire noircir encore le tableau comme les nuits qui rallongent, je dis :
« Allo ! oui ! ne…. vous en déplaise je vous donne ce texte. »
Bonne Fête des Morts à toutes et tous !