La Voie du Tram, de Viriville à Saint Antoine l’Abbaye, Via Roybon et Dionay en vélo.
Quand on traverse villages, bois et campagnes sur le plateau de Chambaran, le visiteur de passage s’étonne des noms de lieux.
Voie du Tram
Café des Tramways
Place de la Gare
Impasse du Tunnel
Il a beau s’asseoir sur un banc et attendre : il ne verra pas le train passé....
Ni l'entendre siffler comme dans cette vieille chanson des années 60.
C’est pourtant un joli circuit de 20 kilomètres en vélo (aller-retour il faut compter 40 km. pour le trajet complet et 400 à 500 m. de dénivelée) qu’il est possible de faire de Viriville à Saint Antoine l’Abbaye.
Les cartes IGN 25 000 Beaurepaire 3134 O ainsi que St Etienne de St Geoirs 3134 E vous seront utiles, car ce que nous appelons « La Voie du Tram » prend parfois les chemins de traverse et sort des routes goudronnées.
Histoire.
Pendant toute la deuxième moitié du XIX ème siècle, un réseau de voies ferrées va désenclaver la campagne française, et les Chambarans attendront 1897 pour voir cette ligne relier Saint Marcellin à Lyon.
Une autre voie dite « Etroite » relie vers Grand-Serre le Pichat à Saint Vallier dans la vallée du Rhône, mais la jonction ne sera jamais faite.
Voie étroite, car au lieu des 1.435 m. de largeur du réseau national l’écartement entre les rails est souvent de 60 cm. (parfois jusqu’à 1 mètre).
Après avoir été T.D.I. la société s’appelle T.O.D. Tramways de l’Ouest du Dauphiné
Ce Tramway baptisé « Le Tacot » par les autochtones a circulé de 1897 à 1937.
Lors de la création du camp de Chambaran, une gare permettait l’acheminement des troupes et du matériel.
Durée du trajet.
C’était une aventure que d’aller à Lyon
Saint-Marcellin –Lyon 8h 40 mn. de trajet avec changement de train à La côte Saint André et 45 mn. d’attente.33 mn. d’attente à Roybon.
Dans l’autre sens il ne faut pas moins de 12 h 18 mn.
La locomotive à vapeur est une Pinguély 030 T n° 31 sauvée de la casse et encore en service sur la ligne touristique de Tournon à Lamastre des « Chemins de fer du Vivarais. »
L’arrivée de l’automobile ainsi que la manutention nécessaire pour les transbordements ont signé l’arrêt de mort de ces lignes à voie étroite.
L’intérêt pour le vélo, c’est que ce circuit épouse les courbes de niveau et permet de faire de « douces montées ». A tel point que du temps du « Tacot », les gens en retard à la gare peuvent le rattraper dans les montées ou changer de wagon un peu plus loin.
Comme j’habite sur le plateau, quand je prends mon vélo, où que j’aille je dois descendre pour faire le circuit ! Pour éviter de faire les grosses « bavantes » comme la Combe Massot » ou « La Croix de Toutes Aures », je commence par les bonnes descentes et reviens par les « Voies du Tram ».
Trajet depuis Viriville.
« Quand on entendait siffler le train à la gare de Marcilloles, c’était signe de beau temps. »
Prendre la direction du Camp de Chambaran
La Combe de la Maria jusqu’aux Bajeaux puis la Combe du Rafour.
Au lieu dit : « Sans Souci » tourner à gauche et passer devant le hameau de Perretière et ses étangs. Le chemin est en gravillons et monte doucement jusqu’au plateau jusqu’à l’ancienne gare du Camp de Chambaran devant les stèles du Souvenir du Maquis.
Continuer plein sud par : « la route du Tram ». Les traverses ont été laissées sous le goudron et en vélo vous aurez droit à un massage des fessiers gratis à chaque bosse.
Passage du Galaveyson sur un petit ouvrage presque invisible (un pont avec voûte dans les arbres).
Le Grand Fayard et descente sur Roybon.
On passe en bas du village (sans monter voir la Statue de la Liberté) devant le Café des Tramways , une belle maison avec sa façade de galets roulés de la Galaure puis l’ancienne gare maintenant Office du Tourisme.
Anecdote
Quand je travaillais à l’Hôpital Local de Roybon, au début, une terrasse avec des bancs regardait vers le sud. Souvent des « Grand-mères » atteintes de ce nous n’appelions pas encore la maladie d’Alzheimer sortaient l’été pour aller s’asseoir sur les bancs et chauffer leurs vieux os. Parfois certaines hélaient le passant en demandant : « A quelle heure passe le train ? » Le promeneur ignorant leur répondait que ça faisait longtemps qu’il n’y avait plus de train. Quel était le plus Alzheimer des deux ? Alors avec de la répartie elles passaient commande d’un Picon ou d’une « Petite Verte ».Le promeneur s’en allait en hochant la tête se demandant si « c’était du lard ou du cochon ! »
A Roybon, nous prendrons la route de la Trappe de Chambaran en passant devant le lac.
La côte est facile pour rejoindre la Trappe, puis quelques virages nous conduisent au Chemin de l’Estrat.
C’est une ancienne voie romaine. La voie du Tram s’est perdue un moment dans les bois et les champs, on distingue les buttes et les fossés. Nous la retrouvons à la Chapelle Redon
Ici, il vaut mieux faire le circuit en descente car nous roulons dans l’herbe et des chemins agricoles.
Nous sommes sur la commune de Dionay au dessus des poétiques hameaux de
« la Queue de Furand » et du « Cul de Perrette » par le fameux
Tunnel de Dionay vers la Ville d’Or.
La commune de Dionay propose aussi un beau circuit pédestre avec toutes les explications sur des panneaux.
La gare de Dionay est habitée, nous rejoignons la D27a pour atteindre Saint Antoine l’Abbaye, car la route du Tram n’existe plus ensuite, perdue dans les combes et les champs de noyers qui donnent à cette partie du circuit son air si Dauphinois.
Le Pont de fer qui traverse le Furand n’existe plus, les habitants de Dionay pouvaient se préparer à rejoindre la gare en entendant le sifflet du train et son ferraillement caractéristique au passage du Pont, à moins d'apercevoir son panache de fumée.
Pour cette équipée entre Bièvre, Chambarands et bas Grésivaudan, il est préférable de prendre les cartes, et je dois indiquer pour certains (ils se reconnaîtront) que ceci n’est qu’une idée de parcours et ne constitue en aucune sorte un passage obligé évidement « paumatoire » à souhait dans le dédale des chemins, des Feytas, des Combes, des Moilles et j’en passe.
Sources.
Site de Dionay et Wikipedia.
Livre : Viriville entre Bièvre et Chambaran de Marie Louise Eymond-Brochier.