Le « Papilio » : illustrations de Davy Durand, textes de Quichottine.
«Le Papilio de Quichottine & Davy
Durand est comme une papillotte de Noël, il faut lire le message qui est à l'intérieur en dégustant lentement la friandise»

J'ai transmis mes « impressions » sur Papilio à ma façon comme si j'en faisais
une page du genre « critique littéraire », j'ai bien aimé le lire , sans longueurs, ni ennui.
Je me suis amusé de ce genre de mots : « Boutons aux couleurs d’absence »
et j'aurais aimé voir le dessin d'une « sandale droite » que j'imagine dressée contre un mur bien droite et « un soulier gauche » si gauche
qu'il en serait maladroit !
Dans l'image finale Papilio aurait il abandonner son « crayon magique » pour un
clavier ? Mais ceci est peut-être « une autre histoire » ?
« Ceci n'est pas un roman » aurait écrit Magritte si Quichottine lui avait
demandé de peindre son histoire. En place des visages voilés et évidés, Davy Durand nous présente un petit bonhomme à l'adolescence avancée au visage ravi à peine ébauché mais qui attire la
sympathie dès la première page : il a le nez dans un livre. Son histoire car c'est une histoire qui ne commence pas comme un conte par « Il était une fois » bien qu'on retrouve
cette phrase 2 fois en 3 pages, oui je compte !
Cette histoire pourrait très bien être contemporaine, des indices géographiques et
littéraires sont là pour en attester.
La « voix off », en l’occurrence la conteuse Quichottine semble le connaître,
Papilio n'est donc pas un personnage si solitaire que cela. Bien que ses compagnons d'aventures soient des dragons orientaux dont nous savons qu'ils n'ont rien de communs avec les nôtres, ils
sont pacifiques et porteurs de chance et des géants …entre autres, mais il ne faut pas trop en dire. Et on laissera à la « Psychanalyse des Contes de fées »(*1) le soin de faire les
rapprochements nécessaires s'il est besoin d'en extraire la « substantifique moelle ».(*2)
Un peu touche à tout, Papilio, malgré son nom « Papy » n'a pas encore la maturité
ni l'expérience au sortir de l'enfance pour affronter le monde. Il n'est pas naïf mais il cherche son chemin, que va t il faire de sa vie ? Sa « maman » en littérature le qualifie
de « Doux Rêveur » mais il est prévoyant, organisé il ne laisse pas les choses au hasard, il poursuit un but. Tout les ingrédients y sont : l'Amour, la Quête, l'objet magique et
l'adversité.
Pas de morale dans le récit, les choses ne tombent pas toutes crues (ni
cuites),
Notre héros doit travailler dur. Quichottine en narratrice raconte des choses très intimes,
des anecdotes, des confidences, et nous fait connaître Papilio dans sa démarche, sa pensée, son raisonnement comme si ce petit homme lui était proche. On en arrive à penser que Quichottine est
elle-même un personnage du roman ? Serait-ce son monde qu'elle nous ouvre, ses lectures, son imaginaire, une aventure entre le rêve et la réalité ?
Les notes en bas de page sont autant de pistes à explorer, et les dessins de Davy Durand
sont des fenêtres pour l'âme et les yeux sans pour autant faire double emploi avec le récit ni aller contre l'imaginaire du lecteur mis à contribution au fil des pages.
S'il est une étoile dans le livre elle est plus proche de celle inaccessible chantée par
Brel que les monstres nocturnes des constellations de la mythologie grecque immortalisés dans les musées où Papilio vient parfois y chercher de l'inspiration.
Il ne s'agit pas d'une échappatoire facile car l'expérience acquise au cours des pages ouvre sur un avenir que tout le monde peut
envisager, qu'il soit peintre, musicien , poète, voyageur, mécanicien, pilote d'avion, journaliste, architecte, dilettante ou simplement désœuvré pour un peu qu'il soit un « Doux
Rêveur » car c'est en fait une histoire d'amour.
Nous voudrions en savoir plus car ça ne se termine pas non plus par le trop commun :
« Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants. »
*1 : Bruno Bettelheim: La psychanalyse des contes de Fée.
*2 : Le Gargantua : François Rabelais
Papilio chez : TheBookEdition.com 4e trimestre 2012