« Le Paradis Fouillis ». Rendez-vous aux jardins, juin 2011.
Je ne sais comment raconter cette visite au « Paradis Fouillis », la
petite porte de fer était ouverte et disait : « S'il n'y a pas de cadenas : entrez !»
C'est ce que nous avons fait. Pour la première fois, je pénétrais dans ce
jardin dont j'avais pourtant entendu parlé depuis des années. Geneviève était venue déjà, nous nous sommes avancés sur la pointe des pieds, les oiseaux chantaient comme en pleine forêt alors que
nous étions encore dans La Côte Saint André.
Des arbres, des fleurs, la petite note de « Culture-communication » parle de 1000 espèces sur 4
hectares dont un étang.
C’est là que nous avons rencontré « Poupette » assise sur un banc,
jardinière de ce Paradis. Je ne sais pas son nom, elle nous a accompagnés, comme Tolstoï savait aussi le faire dans ses vieux jours en nommant chaque plante et chaque arbre par son
nom.
Hors de question de faire une liste, ni un catalogue, rhododendrons, désespoirs
du singe, des noms latins, un tulipier... de Virginie...
dans les allées, c'est là que j'ai appris son surnom au bas des poèmes, au gré
des allées. Se peut-il que chaque jardinier soit poète ? Ici, des textes profonds sur notre place dans l'univers, sur l'amitié, les oiseaux, la solitude, l'enfance.
Derrière les bambous « Au bout du bout » comme un panneau de bois
l'indique nous avons vu courir des chevreuils quelque peu effarouchés par les visites de ces « Journées des jardins ». Poupette nous a dit qu'il y en avait
quatre.
Des écureuils traversent la route pour venir chez elle sur un « ecuroduc ».
Des ifs, des clématites, des arbustes qui fleurissent en janvier, les rosiers
lianes grimpent sur les sapins, des oiseaux de fer fait de vieux outils oubliés, cygnes, chats, hiboux, cigognes, hérons, oiseaux du Paradis en somme.
Depuis des années, combien, je ne saurais le dire, la petite dame est là dans
son monde que l'on pourrait dire imaginaire, si un jardin peut être imaginaire, il est fruit du travail, du rêve, de la persévérance, des saisons, il est extraordinaire.
Ce n'est pas une visite que nous avons fait, c'est une rencontre, Merci
Poupette , vous nous avez serré la main en nous disant : « Le virtuel ne remplacera jamais une poignée demain. »
« Viens avec moi au jardin
Tu verras le romarin
Où butinent les abeilles,
Tu entendras le coucou.
Tu sentiras sur ta joue
La caresse du soleil.
Je te prendrai par la main
Et toutes deux par le chemin
Nous verrons mille merveilles
S'épanouir au soleil.
Avec tes dents de souris
Tu grignoteras les radis
Les fraises et puis les groseilles
Je t'apprendrai le nom des fleurs
Et ainsi passeront les heures.»
M. Rivoire, « Poupette » publie ses textes, celui-ci a
été butiné au détour d'un sentier du Paradis Fouillis.