Mijoty la petite sorcière. 2. Suite, mes sources et ma pensée.
C’est le coté sombre qui s’est imposé à moi par ce jour de brume épaisse, j’enverrai plus tard à « La Petite Fabrique d’Ecriture », un texte plus lumineux avec le dessin de Solyzaan proposé par la communauté.
Dimanche après midi, sur les rayons de ma bibliothèque j’étais à la recherche d’un petit texte sur les Sorcières de Salem qui relate les événements tragiques arrivés en 1692 dans Salem Village où 25 personnes sont mortes accusées de sorcellerie. Le jeu des 15 titres m’avait replongé dans des auteurs anciens et sur le rayon, Edgar Allan Poe voisinait avec Paul Auster, Nathaniel Hawthorne, Washington Irving et sa « Légende de Sleepy Hollow » vous savez cette histoire du « Cavalier sans tête ». La télévision programmait un Harry Potter, « L’Ordre du Phénix» je crois. La réalité est encore plus sombre que les 7 romans de J.K.Rowling, les obscurantismes de tous bords ont accompagné l’histoire aux mêmes heures que l’acquisition des libertés de pensée, la vérité scientifique. Giodano Bruno est mort brûlé vif en 1600 à Rome pour avoir soutenu les thèses de Copernic, Michel Servet a subi le même sort en 1553 à Genève pour ses idées avancées et sa liberté de pensée face à Jean Calvin.
L’émancipation de la Femme subit encore de nos jours les maltraitances de l’intolérance. Certains villages puritains de Nouvelle Angleterre au XVIII e siècle n’avaient rien à envier à L’Iran contemporain de Sakineh. Nathaniel Hawthorne qui a travaillé au bureau des douanes de Salem nous offre en 1850 « La lettre écarlate » sur ce thème. Telle une marque au fer rouge qui montre du doigt la femme adultère dans cette période de puritanisme qui est allée jusqu’à l’hystérie collective dans le cas du village de Salem.
Les voyages, l’écologie, la connaissance de la nature nous enseigne que l’homme dit civilisé n’est jamais allé aussi loin dans sa capacité à nuire. Je fais miens ces mots de Nancy Huston qui me parlent d’une actualité percutante.
« Oui, l'humanité a besoin de vous tous, vous autres inexistants. Et elle a besoin de tous vos petits apprentis aussi : les sorcières, les prêtres vaudou,les poètes, les peintres et les fous qui, patiemment, inlassablement, amènent à l'existence des choses impalpables, accomplissent des miracles, réparent les jambes cassées et les cœurs brisés, soulagent la douleur, rendent suaves les larmes les plus amères, transforment l'eau en vin et la salive en nectar, muent la dure chair solitaire - par la magie d'une baguette, d'une flèche, d'une aiguille ou d'un poème -en or fondu ! »
Nancy Huston, « Instruments des ténèbres » 1996.
“ Instruments des ténèbres ”