Mourre de Chanier, Le Chiran, montagnes et alpages du Verdon.
Le Mourre de Chanier 1930 mètres est le point culminant du Parc naturel régional du Verdon.
Il faut 2h30 pour gravir les 630 mètres de dénivelé depuis la Chapelle Saint Pierre aux Chauvets.
Derrière le mas des Paluds, il faut trouver son chemin entre les épineux et les éboulis afin de passer au dessus de la barre des Baumonts et sous les falaises de la Grande Plaine.
Vers 1600 mètres on atteint des abreuvoirs à mouton, la végétation se fait plus clairsemée, la Coudole 1698m. et les Argilas ressemblent plus à nos alpages herbeux au dessus de la bergerie de Prau vers l’est.
Aux les abreuvoirs on commence à voir quelques cairns, le sentier contourne par le sud les dernières barres pour atteindre la Grande Plaine (1800m.) et rejoindre le sommet par la crête herbeuse vers le sud-est.
Le temps est incertain après la pluie d’hier 4 octobre 2010, on ne voit personne. Les nuages résiduels ne nous permettrons pas de voir les Alpes vers le nord !
L’été, le sommet du Chiran 1905m. est plus fréquenté par 4x4 et VTT, une piste atteint le sommet par le Portail de Blieux 1622m. et rejoint son observatoire astronomique géré par l’association ABCDE de Blieux .
Le sentier pour ce sommet est bien marqué. Le parc propose une fiche topo par Blieux le Bas Chaudoul en 6h30 A/R.
Carte IGN 25 000 Gorges du Verdon 3442 OT.
Ces montagnes sont le domaine du pastoralisme depuis le XV ème siècle. Petites cabanes de pierre sèche, murets, l’eau précieuse domestiquée est utilisée avec parcimonie, abreuvoirs, rigoles. Ce sont les troupeaux d’Aix qui viennent passer l’été. Certains alpages semblent très fréquentés mais d’autres laissés à l’abandon, murets écroulés. Les épineux : prunelle, églantier, chardons et ronces ainsi que les buis commencent à envahir les terrasses et ferment le paysage.
Les clapiers disparaissent sous les ronces, les restanques s’écroulent, il n’est pas rare de voir des traces d’incendie, un filet d’eau s‘écoule vers nul part. Le feu trouve du combustible facile dans ces garrigues laissées à l’abandon faute d’une occupation humaine responsable. La montagne n’est pas qu’un terrain de jeu ni un parc d’attraction, sans les hommes qui la façonnent et la modèlent son paysage devient vite hostile.
Dans le numéro 3/2010 de « La Montagne et Alpinisme » un article de Bernard Fischesser « Le paysage de montagne, miroir d’une société » explique comment les contraintes de la montagne ont imposé aux hommes leurs places et leurs activités. Comment le paysage s’est modelé grâce au travail et à l’occupation humaine, il nous donne aussi les clés pour déchiffrer ce terrain parfois rendu hostile par l’abandon des anciennes pratiques.
Il ne s’agit plus de déchiffrer mais bien de défricher.
Son livre de référence « la Vie de la montagne » édition de la Martinière, Paris 2009 est régulièrement mis à jour et réédité. Un ouvrage clé pour comprendre la place de l’homme dans cet univers.
Sur le retour nous sommes passé au village ruiné de Châteauneuf les Moustiers. D’antiques voies de communication le reliaient à la Vallée d’Asse au nord du plateau de Valensole. Au printemps, nous aurions pu voir la tulipe australe mais en octobre de sont les « Chardons bleus » qui donnent un peu de couleur à l’aridité des lieux. Dans les éboulis, un fossile : un morceau de trilobite me semble t il ou bien un coquillage?