Restanques et clapiers. Le Défens . Haute Provence.
Depuis des générations les paysans :
-élèvent les pierres pour cultiver : les restanques.
-enlèvent les pierres des champs pour faucher, labourer, semer, ces tas de pierres sont les clapiers.
Des plantes comme le chardon, la vipérine, potentilles, orpins, joubarbe et silènes les colonisent, ils abritent de nombreux insectes et petits mammifères.
Dans les pentes plus raides des murs de pierre sèche sont érigés pour former des terrasses propices à l’agriculture.
En Provence ce sont les restanques.
En Ardèche les vase (pronocer vasè) en Lozère ce sont des bancels
Les expressions sont diverses et variées selon les régions.
La construction de pierre sèche est un art dont le savoir-faire se perpétue. L.G. dans son blog « pierreseche » dévoile les détails de cet artisanat.
Plus loin des cultures et des villages, dans le Verdon, chaque commune possède une zone traditionnellement épargnée par l’exploitation du bois, en des temps plus anciens les charbonniers n’y travaillaient pas. C’est le « Défens ». Le chêne vert, le chêne pubescent, le chêne kermès aux feuilles piquantes comme le houx et de tout petits glands y poussent, c’est comme une réserve. Interdite de pacage, les sangliers par contre ne se gênent pas pour y pénétrer.
Au milieu du « Defens » en des lieux tenus secrets, les chênes blancs y sont parfois truffiers.
Nous y avons croisé un homme et son chien. Les mots de Jean Giono me sont revenus en mémoire :
« Lou pastre que toujour noun fumavo anè cerca un saquetoun e vuejè sus la taulo un tas d’aglan… …Quand aguè ansin davans èu cènt aglan perfèt, s’arrestè e anèren s’ajassa.
La compagnié d’aquel ome dounavo la pas.»
« La compagnie d’un tel homme donnait la paix. »
Une présence fugace vite emportée par le léger vent « mountagniero » m’a fait penser que c’était peut être Elzéard Bouffier.
NB : extrait en provençal de « L’homme qui plantait des arbres », « L’ome que plantavo d’aubre » de Jean Giono . L’ancèu libre. Collection Janus.