"Un petit Somnambel"
Le rêve du Chapelier
Perdu dans l'arêne blanche d'étendues désertes,
Je faisais un somme à Ambel adossé au refuge.
« Détendus, la Dame de Pique et son transfuge
Jouaient du tambour en pures pertes.
Le Lapin Blanc fumait un puro d'instinct
De Cuba, dernier des douzaines offertes,
Qu’Alice jadis de ses mains expertes
Avait roulé chacun dans un étui distinct. »


Le Lewis Carroll m'est tombé des mains
A l’aboiement des chiens d'un traîneau,
Remettant mon songe creux à demain.
J'avais pris « Un thé chez les fous » dans le
noir
Ou peut-être « De l'autre coté du miroir » ?
Je suis parti en oubliant mon chapeau.
PF
Devant ma fenêtre au loin, le Plateau d'Ambel barre
l'horizon.
Sur le versant Ouest du Vercors, la Tête de la Dame 1506 mètres en est le
sommet.
Un petit refuge non gardé bien placé permet d'y faire un somme, avec tables,
couchage et poêle, la cheminée tire bien.
Le mot « Somnambelles » a été proposé par La Sardine pour l'Arbre à Mots en référence à un article des Inrocks sur les sœurs Kaplan et leur nouvel album sous le nom de « Puro
Instinct ».
Pistes pour les sources : un puro est un cigare de Cuba, l'univers
« d'Alice au Pays des Merveilles » de Lewis Carroll n'est pas étranger à cette inspiration. Cf : le « White Rabbit » de Jefferson Airplane et le courant pop dit
« Psychédélique » qui date déjà des années 1970 et même plus antérieur,
1860 Baudelaire « les Paradis Artificiels », 1871 Rimbaud « les Illuminations» et le roman d'Aldous Huxley « The Doors of Perception. » en 1954.