50 ans de radio...
En pension depuis l'âge de 9 ans.
Premier job d'été, je triais des bouteilles dans l'arrière boutique d'une supérette de camping.
Le « Santa Monica » était proche de Sanary-sur-Mer, au dessus de Bandol.
J'allais au boulot en vélo, c'était tout de même les vacances.
Pour mon entrée en 4e à 13 ans, je me suis payé un mini transistor Philips avec écouteur grâce à ma première paye.
Une autre année, " Je m'suis payé une guitare". Les Doors se forment en juillet, le tube de l'été était «Satisfaction» des Rolling Stones, « Help » sort en août.
Le « Pop Club » débute en octobre 1965.
De 22 heures à 23h30 , c'était longtemps après l'extinction des feux, en attente on lisait sous les couvertures avec une lampe de poche.
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Il fallait faire tamponner les lectures par le pion afin que la lecture soit de « notre âge ».
Le challenge était de lire des bouquins interdits ou réservés aux classes plus avancées dont les titres hantent encore la bibliothèque du grenier : « la Nausée », « La condition humaine » mais aussi plus léger « L'amant de Lady Chatterlay », « Mémoires d'un tricheur » de Sacha Guitry, « Le Paysan de Paris » de Louis Aragon....
Ces livres là ne portent pas le tampon bleu de l'école « NDB 4e division »
Hé oui j'avais 1 an d'avance, ça ne m'a pas empêché de passer le BAC avec 2 ans de retard.
Trop de veillées tardives en attendant le « Meilleur disque pop » sur les ondes de France Inter.
Le pire : s'endormir avec l''écouteur branché, se retourner et en arracher la prise... le transistor se mettait à hurler fort dans le dortoir.
J 'ai réussi à ne jamais me faire confisquer ma radio.
Le samedi nous zonions dans les « Galeries Latarjette » pour écouter des vinyles, en acheter parfois quand on avait économisé des sous en faisant du stop pour rentrer à la maison le samedi après-midi au lieu de prendre le car.
Le bois de Chesnes était désert, des prés, la route si droite, la ferme où ma mère venait chercher le lait de chèvre, pas une voiture sur 5 kilomètres jusqu'à la maison, retour à pied la petite valise de pensionnaire au bout du bras, la boite à casse-croûte vide.
J'y passe encore pour aller à Lyon, tout est industrialisé, c'est une ZAC, l'autoroute Lyon-Grenoble traverse la plaine de l'Isle d'Abeau, les balises de Saint-Exupéry guident plus d'un avion par minute, le TGV et la Très Haute Tension barrent le paysage, les frontières du Rhône ont englobé Colombier-Saugnieu.
A la gare de « St Quentin fait les Vieux » (St Quentin-Fallavier) comme disait mon père les trains étaient rares.
Le vieux pick-up Teppaz est au rebut depuis longtemps, les courroies et le caoutchouc de la platine étaient au bout du rouleau, je ne le retrouve plus, aux pertes et profits des nombreux déménagements comme les collections de « Pilote» et «Charlie Hebdo » qui sont passée au feu en 77 quand nous avons laissé la fromagerie à Bonnefamille... avec mes souvenirs d’enfance. Ma mère trouvait les dessins obscènes !
Un titre...des tubes... une chanson, Mc Arthur Park, Light my fire, Whichita Lineman, Astral Weeks, San Francisco, tels des feuilles mortes tombent du HP de la radio, je pourrais écouter l'émission en pod-cast, la musique en MP3 a déjà été achetée en 33 tours, les meilleurs morceaux plus tard en K7 pour l'auto-radio de l'AMI6, et il faudrait que je la rachète en CD ?
Mettre le bouton sur Off et tourner la page.
Le générique du "Pop Club"