La Tanne du Névé. Margériaz, Bauges.
Il va suivre une série d'articles sur les Bauges.
Ce massif est une mine pour la découverte tant dessus que dessous, sans parler de son attrait gastronomique de part ses fromages et ses vins, et des Baujus qui malgré le dicton :
« Y vô miu ava na vorpaz d'jè l'cortil con bauju pé ami » « Il vaut mieux avoir une taupe dans le jardin qu'un bauju pour ami ! », sont des gens sympathiques et accueillants qui ne tarissent pas de conseils et anecdotes quand il s'agit de parler de leurs montagnes.
C'était un dimanche d'automne après une raclette arrosée au Chignin-Bergeron que nous sommes allés faire cette courte sortie.
La saison d'été est terminée et il est recommandé par l'Office du Tourisme de Aillon-Le-Jeune de ne pas y aller en hiver au moment de la neige. Les dates légales sont du 15 mai au 15 octobre.
Une plaquette didactique est en vente à Aillon et au Châtelard.
Prenons la carte 25 000 IGN des Bauges 3432 OT.
Montons en direction du Stade de neige du Margériaz, dans l'avant dernier grand virage prendre la piste vers le sud jusqu'à la Place à Baban, cabane à l'altitude 1330 mètres.
C'est le départ du circuit des « Tannes et glacières », mais ce sera le sujet d'une autre sortie. Ce dimanche c'était la « gonflée » comme on dit dans le canton de Vaud, alors les 20 minutes de montée jusqu'à la Tanne du Névé suffisaient à la digestion.
Tannes : c'est le nom que donnent les Savoyards aux gouffres et grottes, vient-il de la tanière, celle des ours ?
De la Place à Baban prendre à contre sens le circuit des Tannes et Glacières en laissant deux sentiers un à plat vers le sud qui va à la Grotte des Fées, l'autre en Sud-Ouest celui dans le bon sens des tannes. Revenir un peu sur la piste et trouver un panneau bois indiquant « Tanne du Névé ».
De petits panneaux « Spéléo-Rando » balisent aussi le sentier.
On marche 20 à 25 minutes pour trouver la passerelle au-dessus du gouffre, puits de 15 mètres de profondeur.
Il est bien sûr possible avec un baudrier et une corde d'y descendre, mais depuis l'aménagement de la première « Spéléo-rando » de France, en marchant un peu vers le sud on atteint la « Porte cochère ».
Le parcours est aménagé d'échelles et de caillebotis métalliques et ne présente pas de difficultés particulières mise à part l'étroitesse de certains passages.
La traversée fait 200 mètres. Ce n'est qu'une petite portion d'un immense réseau de 80 km. sous le Margériaz dont une des entrées plus haut , la tanne aux Cochons est réservée aux spéléologues confirmés.
Le port d'un casque et d'une bonne lampe frontale est nécessaire.
Compter 1 heure pour faire aller et retour.
Pour le reste laissez vous guider à la découverte des marmites, fossiles de rudistes, stalagmites et « tites », celles qui montent et celles qui tombent, gouffres d'effondrement, et tout au fond selon la saison les champignons de glace.
Le principe de base de la formation du gouffre est la gélifraction et l'infiltration des eaux de pluie et celles du dégel.
Le parcours passe sous l'ouverture du puits, cet automne, le névé qui donne son nom à la tanne était fondu, mais en juillet il est encore là.
Jusque dans les années 90 le névé était permanent.
Les particularités géologiques sont signalées par des panneaux expliquant ce travail de 120 millions d'années qui a façonné le milieu karstique.
Sur le retour nous nous arrêtons à la Fromagerie du Val d'Aillon pour emporter une tome des Bauges...avec un « M » s'il vous plaît.