Le Mur de la Peste, Cabrières-d'Avignon.
Il neige en montagne, un temps idéal pour se replonger dans la lumière du Lubéron.
C'était le début de nos vacances de juin 2015. Depuis longtemps j'avais idée d'aller voir le « Mur de la Peste ».
En tant qu'infirmier je ne pouvais qu'être attiré par cette histoire et connaître la recette du « Vinaigre des 4 voleurs ».
Vin, vinaigre ou cidre dans lesquelles infusent de nombreuses épices et plantes : absinthe, romarin, sauge, menthe, rue des jardins, lavande, acore odorant, cannelle, girofle muscade, ail, camphre.
En lisant Pagnol, on trouve au chapitre 9 du « Temps des amours » le récit de M. Sylvain.
« -En 1720, comme vous le savez, la peste dévasta Marseille. Je n'y étais pas, et je m'en félicite. »
Il y décrit d'une façon très réaliste les symptômes et les malheurs liés à cette épidémie qui frappa la Provence, ainsi que les comportements humains de repli sur soi et de méfiance de l'étranger.
De nombreuses « pestes » sévirent au Moyen-Âge , la ville de Marseille obligeait les vaisseaux venant d'Orient à rester en quarantaine sur l'Île du Frioul. Mais, lorsque le « Grand Saint Antoine » accosta en mai 1720, chargé de soieries, l’affréteur usa de ses relations afin de passer outre la quarantaine car la Foire de Beaucaire approchait.
Dans le « Hussard sur le toit » Giono décrit un « choléra » , les spécialistes interprétant le récit pensent qu'il s'est inspiré de cette peste pour mettre en scène et dresser le décor des aventures d'Angelo Pardi.
Historiquement le Comtat Venaissin et les États pontificaux d'Avignon , malgré les barrières naturelles de la Durance, du Rhône et du Verdon décidèrent en 1721 de se protéger de la « Grande Peste » en érigeant un mur de la Durance au Mont Ventoux soit 14 lieues, près de 68 kilomètres afin de bloquer l'épidémie.
En voyant ce mur de pierre sèche, on comprend qu'il n'arrêtait en rien le bacille Yersinia pestis. Le mur était régulièrement doté de postes de garde où des hommes en armes tenaient à distance les voyageurs suspects contraints à une quarantaine dans des « lazarets ».
Le Mur de la Peste est visible plus ou moins en bon état en différents endroits, nous avons choisi d'y monter depuis la Fontaine de Vaucluse.
Prendre la carte 25000 IGN Cavaillon-Fontaine de Vaucluse 3142 OT
Cette boucle à pied permet de découvrir la garrigue, sa végétation et ses essences dont la lavande sauvage.
Voici nos différents passages pour cette boucle de 4h30
Dénivelé 380 mètres.
L'idéal est de marcher 2 heures le matin pour manger aux Cèdres et revenir en après-midi par Lagnes en descente sur la Fontaine.
Cette randonnée peut se faire en toutes saisons.
Départ Fontaine-de-Vaucluse.79 m.
Se garer sur le premier parking en rive gauche de La Sorgue, selon la saison il peut être gratuit.
Prendre le GR91 et monter plein Sud, passer devant l'Auberge de Jeunesse en laissant à gauche le sentier du vallon de la Fontaine de l'Oule.
Suivre en bordure la D100a jusqu'à la Valette (altitude 150 mètres)
Laisser la route et ses lacets pour prendre le sentier à gauche GR6-GR97, le vallon des Esperacons dans la garrigue jusqu'au point culminant de la randonnée, notre but : « le Mur de la Peste » altitude 312 mètres.
En prenant à droite vers le Sud il est possible de longer le Mur de la Peste et de rejoindre le lieu-dit : « le Chat », mais pour aller manger nous filons tout droit jusqu'à la citerne pour contourner Cabrières d'Avignon par le Nord et rejoindre la Cédraie où nous mangeons un succulent « Aïoli ».
« Les Cèdres » : 772 Lieu les Clapes 84220 Cabrières d'Avignon
Tél : 04 90 05 77 93
Revenir en Sud-Ouest jusqu'au village et passer devant la fontaine.
Suivre la direction « Mur de la Peste » vers l'Ouest que l'on retrouve avant d'atteindre Le Chat 250m.
Sur la D100 se trouve une stèle du Maquis du Chat en mémoire de Jean Garcin alias Colonel Bayard.
Plein Ouest, rejoindre le beau village provençal de Lagnes, passer devant le château et l'église pour revenir Sud-Sud-Est sur le GR de Pays du Tour des Monts du Vaucluse.
Par la Bastide Rouge et Bondelon on rejoint les bords de la Sorgue en 1h30.
Lire : " Le temps des amours" Marcel Pagnol, chapitre 9