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Rocher de la Grande Tempête 3002 mètres, Clarée.
Ce 29 juin 2015 lorsque nous sommes revenus au Refuge des Drayères, le gardien nous a dit :
« Comment c'était là-haut ? Jamais personne y monte à pied, c'est plutôt un itinéraire de ski de rando ! »
« Beaucoup de pierres, une belle caillasse et un magnifique point de vue. » lui répondis-je.
Depuis cette virée au-dessus de Névache, fin juin, je n'ai pas eu le temps de raconter cette sortie.
Vu le manque de neige cette fin 2015, je n'ai hélas pas encore chaussé les skis. Je vais donc présenter ce sommet dans le cadre « sortie ski », en effet sur la carte 25 000 IGN Névache Mont Thabor 3535 OT, le trait qui y monte est bleu : itinéraire de ski de randonnée.
Nous étions venus avec les enfants passer une semaine dans la vallée de la Clarée, de belles destinations vers les nombreux lacs étaient au niveau de leurs petites jambes.
Tout autour, les sommets connus et gravis par le passé : Mont Thabor, Grand Galibier, Pic du Lac Blanc, Pointe des Cerces, Grand Aréa.
Cette fin juin, il restait quelques névés, la plupart des groupes au refuge montaient aux Rochilles, quelques-uns avaient rencontré des difficultés liées à la neige pour faire le Thabor par le col de Valmeinier. Le col des Muandes sur le GR 57 était lui-même peu fréquenté.
Nous étions montés la veille aux Drayères.
Destination improbable depuis chez nous en Isère, la route de La Grave étant fermée au barrage du Chambon. Je devais mettre la vieille Berlingo rouge des « pompiers» à la casse elle avait rendu l'âme au bout de ses 375 000 kilomètres après le Galibier. Les courtes funérailles mécaniques dans une casse de Briançon, après les formalités et les paperasseries administratives nous laissaient deux jours de beaux temps pour se changer les idées.
Départ du refuge des Drayères 2180 mètres.
Redescendre sur 30 mètres et traverser la Clarée vers le Poste Colonel Brouquisse, bâtiment du 7e Bataillon de Chasseurs Alpins.
Pont de Pierre 2167 m.
Monter au début assez raide vers l'Est sur le GR 57 il domine en rive gauche le torrent des Muandes au dessus de la cascade.
Nous y croisons notre première marmotte.
Sur le petit plateau du Lac Rond 2446 mètres, la flore printanière s'épanouit, nous laissons à droite le sentier en boucle par le Lac Long que nous avions fait avec les enfants.
Puis, assez rapidement en gardant l'azimut plein Est , nous laissons le GR 57 à gauche qui monte jusqu'au Col des Muandes 2828 m.
Quelques cairns, des vestiges d'obus d'acier, parfois dressés en guise de repères car nous sommes dans le champ de tir des Rochilles-Mont-Thabor .
La pelouse alpine s'efface vers un petit lac sans nom encore bordé d'un névé vers 2720 mètres d'altitude pour laisser la place à une large caillasse de pierres grossières et instables.
La trace de ski de rando va chercher à gauche pour passer au-dessus du petit cirque et rejoindre sous la crête le sommet par le Nord-Ouest (en hiver sans doute assez raide > 30%) , le tracé est en petits points bleus sur la carte.
Au sommet 3002 mètres se trouve un relais radio discret.
Les Rois Mages, à gauche le col du Grand Bagna.
Vers l'Est les éboulis inhospitaliers que décrit Lionel Daudet le 23 septembre 2012 dans son DODTour, « Le tour de la France exactement ». Voir le lien en fin de l'article.
Ces contreforts instables bordent les 3 sommets emblématiques de la frontière Italienne : Balthazar, Melchior et Gaspard, les 3 Rois Mages. Le 24, il affrontait un orage violent et raconte dans son livre son foudroiement sous le Col du Grand Bagna lors de sa descente sur la Vallée Étroite.
Panorama du sommet : Ecrins, Aiguilles d'Arves, Galibier, Rousses et Thabor.
Tout autour, du Viso aux Aiguilles d'Arves, les Ecrins, la neige de l'hiver 2014-2015 est encore là, aurons nous en autant en 2016, c'est mal parti malgré la prédiction liée à la hauteur des gentianes jaunes ?
Le Thabor est tout près plein Nord.
Nous redescendons par le même chemin, en ramasse sur les névés, puis après le minéral déjà colonisé par la benoïte rampante, nous prenons le temps d'herboriser après une pause bucolique près du lac.
J'aime par-dessus tout le frêles soldanelles des Alpes, floraison éphémère au bord des névés. Primevères hirsutes, anémones et silènes acaules, gazon d'Espagne, rhododendrons ferrugineux.
Nous dormons encore une nuit au refuge, profitant encore d'un beau coucher de soleil, en fait plutôt un "éclairage" sur la Pointe des Béraudes et les Cerces.
Dénivelé 850 mètres
3 heures de montée.
Hors du GR 57 : terrain d'aventure, orientation et pratique de ce genre de milieu recommandée.
Sur les traces de Lionel Daudet : "Le Tour de la France exactement"
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Ce refuge gardé se situe dans le Massif Cerces - Thabor - Mont Cenis, tout au fond de la vallée (préservée) de la Clarée et du torrent de Brune, zone riche en lacs.