Pas à Pas dans le Vercors.
Un col, une hourquette dans les Pyrénées, port, pertus, une baisse, une brèche, un passage, un seuil, forclaz en Savoie, golet, dans le Vercors c'est souvent un Pas que nous franchissons, ils sont même parfois acrobatiques...Maupas...
8 août 2016.
Vous reprendrez bien encore deux doigts de « Vercors secret » ?
Deux Pas dans cette boucle.
Ce matin, pas besoin d'emmener la carte 25 000 IGN Autrans 3225 OT
D'abord, cette partie n'est pas sur toutes les cartes ou bien parfois un encart en haut à gauche, alors, prendre celle de Tullins 3234 OT.
Dénivelé : 900 mètres.
La « Sombarderie » N° 04 page 40 commence bien, pas facile de se garer vers la ferme du Souillet non notée sur la carte au terminus du chemin du Souillet après le virage du hameau de Trucherelle quand on monte de Noyarey à Ezy.
J'avais envie depuis longtemps de le faire ce Pas du Mortier en face Est de la Buffe.
Dans le passé nous étions montés de Montaud au Pas de la Clé dans les rochers usés par les grumes lancées dans la Combe Noire du temps où les routes du Vercors n'avaient pas encore été percées.
Autant partir du bas et découvrir ces anciennes pistes de Poya du Vercors Nord, seules indications sur la carte les Chemin de Frontasset, Chemin des bœufs, L'Echalance.
C'est un vrai remue-ménage de forestier, les bancs longs décrits dans le bouquin sont enfouis sous la végétation et après la traversée du ruisseau, de grands douglas ont été coupés et ébranchés sur la piste, au départ il n'est pas facile de voir des « marques bleues ».
Je me suis guidé à l'oreille en remontant la combe en tirant dans la pente raide vers le sud pour trouver le torrent de l'Eyrard et sur sa rive gauche les fameuses marques bleues.
Dans les clairières récentes l'impatience a trouvé sa niche de croissance « Ne me touchez pas » est son nom vernaculaire car lorsqu'elle est en graine, un simple petit attouchement, un souffle d'air fait éclater sa gousse qui projette à plusieurs mètres de distance ses graines légères.
Quand on arrive par des lacets raides vers la cascade à gauche, on vient buter sur la ligne faible de la falaise rayée d'un gros tuyau noir de captage d'eau.
Vers la gauche des marches sont taillées et un câble de 100 mètres permet de monter en sécurité si l'on a pris la peine d'emmener une « vache » et une sangle pour la taille.
On voit une deuxième jolie cascade dans le bois pour partir vers le Nord-Ouest à la jonction du Chemin de Frontasset.
J'avais mis 1 heure depuis le Souillet jusqu'en haut du Pas de l'Eyrard, je mettrai encore 1 heure pour atteindre l'ancienne route du tunnel du Mortier entre l'éboulement et le tunnel.
La patte d'oie qui permet de redescendre sur l'Echalance vers le nord se trouve à moins de 5 minutes du fossé de la route à droite en descendant dans un virage.
Mais tout ça est bien décrit dans le livre de Sombadier dont je vous ai déjà parlé dans un autre article.
Après, ça se corse, j'ai eu la chance de croiser un vététiste qui m'a lancé que le tunnel était ouvert. Je n'ai pas eu besoin d'aller vérifier avant de faire la redescente sur le Stade de Neige d'Autrans.
J'ai donc suivi le long mur de 2 mètres de haut jusqu'à l'inscription en bleu « Pas du Mortier ». 4 grosses pierres étaient empilées comme une invitation à la courte échelle pour le franchir.
Le talus est raide et glissant , la trace s'enherbe du peu de fréquentation, il n'est pas facile de trouver à gauche la « traversée exposée » dans un terrain assez herbeux et glissant, une petite marque rouge en arrondi dirige vers la gauche et dans une courte descente, mais quand on butte sur la falaise et ses gradins vers la droite, on retrouve les petits ronds bleus et discrets.
Je n'ai pas vu le spit dans un petit pas d'escalade, ni trouvé le passage escarpé ?
Les gradins zig-zaguent entre petits blocs et maigre végétation jusqu'au panneau du haut Pas du Mortier 1543 m. GR9.
Un joli petit banc invite au repos, nous sommes sur la crête de la Buffe à la Sure.
Vers le Nord-Ouest la Buffe 1623 m. est à 10 minutes ( 1 heure 15 depuis la route, la progression demande de l'attention) avec son magnifique panorama sur la vallée de l'Isère, la Chartreuse, Belledonne et les 4 montagnes au Sud et tout au fond après la Grande Moucherolle, le Veymont.
A mes pieds, Parménie et le Plateau de Chambaran où se trouve ma maison, une « vue d'avion », la famille qui plie bagage à côté de moi trouve que « J'ai un beau terrain de jeu ! ».
C'est vrai, le Vercors est un magnifique massif à découvrir sous tous ses aspects , naturel, environnemental, agricole et forestier, sportif, humains, historique, dessus, dessous, du Nord au Sud et de l'Est à l'Ouest.
La petite famille de Toulon est là en vacance, la Buffe sera le premier sommet du garçon de 4 ans ½ monté depuis « La Grande Poya » au bout Ouest du tunnel du Mortier.
Ce tunnel et cette route construits pour les Jeux Olympiques de Grenoble en 1968, ont été coupés définitivement par un éboulement en 1992, redonnant au village de Montaud sa tranquillité.
Retour par les lacets côté Ouest sur le stade de neige, à l'entrée du tunnel un avertissement réglemente sa traversée, des graphes nous accueillent à l'entrée faisant présager de ce que seraient la montagne livrée au bétonnage de ses pentes.
Emporté par le symbole carrolien du tunnel d'Alice j'ose passer de l'autre côté sans même l'invitation d'un lapin blanc "en retard".
Après 700 mètres sur la route bien malmenée par les engins de chantier de forestiers, je retrouve les traces bleues et la combe de l'Echalance. Raide au début vers le bas, le sentier se fait piste, il faut rester 3 fois à droite et avant Ezy ne pas manquer la piste à droite qui s'éloigne de la ligne à haute tension pour descendre vers la Ferme du Souillet et la traverser en quelques lacets.
C'est belle boucle « découverte » nécessite toute de même d'y aller avec précaution et des personnes aguerries au « terrain d'aventure ».