Les Pénitents des Mées.
Sur le retour nous sommes attendus à Peyruis (04) dans un airBnB, c'est pratique on ne trouve pas toujours refuge ou gîte d'étape partout et ça permet en plus de rencontrer des gens.
Surprise quand notre hôte tire les rideaux !
Au-delà de la Durance, s'alignent les « Pénitents » des Mées.
De quoi faire une courte marche le 19 mars avant de rentrer à la maison.
Une légende pour commencer.
Elle raconte que du temps où les Sarrasins occupaient encore la région, pour en finir, les nobles sous la houlette de quelque ecclésiastique donnèrent un dernier assaut à un des bastions « infidèles ».
Les hommes furent mis dans des barques sur la Durance mais 7 beautés orientales furent placées sous la garde d'un certain Rimbaud.
Grâce et charme firent le reste, Rimbaud s'éprit des Bayadères et les garda si bien qu'au bout de quelque temps les langues commencèrent à jaser.
Il fut enfin sommé par le clergé, entre autre le fameux Saint Donat (qui laissa son nom à un village en face) de se séparer de ses protégées.
Le jour dit, un dimanche, une foule était rassemblée, moines et moinillons sortir des couvents en robe de bure afin de voir pour qui Rimbaud s'était damné !
Entourés d'hommes en arme les captives furent conduites vers la Durance afin d'être livrées ou rendues à leurs familles ?
Voiles et gazes de soie cachaient bien peu leur visage, rimmel et henné soulignaient leur finesse, leurs yeux en amandes scintillaient, larmes et sourires, à leurs chevilles des chaînettes d'or, aux poignets pendeloques de pierres précieuses et dans la profondeur de leurs gorges soyeuses des perles rares.
Et que dire de leur danse ?
Saint Donat voyant les yeux des moinillons, la rougeur des joues du prieur décida de les pétrifier afin de prévenir leur descente au deuxième cercle de l'Enfer rejoindre Sémiramis , Didon, Lancelot, Guenièvre et Pâris et autres adeptes de la luxure selon Dante.
C'est depuis ce temps que s'alignent en robes de bure brunes les « Pénitents » des Mées.
Sur le sentier du retour, on nous a dit de bien relever la tête, on voit encore la croix de bois du prieur !
Géologie : il s'agit d'un roche sédimentaire détritique le poudingue. Un conglomérat un peu comme la brèche. Celui des Mées date du tertiaire.
Cette curiosité s'étire sur 2500 mètres et culmine à 660 mètres.
En 2 à 3 heures on peut y faire une belle randonnée de découverte.
Un sentier en fait soit le tour, soit longe son faîte, celui-ci est le plus intéressant.
On peut prendre la carte 3341 OT Montagne de Lure, mais il suffit de se rendre sur la place du village et de suivre le fléchage jaune.
De la place de l’Église aller en direction du camping puis monter à gauche en direction de la chapelle Saint Roch on grimpe par des marches nouvellement taillées en passant vers une arche fabuleuse.
Il est recommandé de rester sur le sentier à cause du caractère friable de la roche et la fragilité du terrain .
Sécurité et protection de la nature.
Vers l'Ouest, la vue porte sur la montagne de Lure et la vallée de la Durance, en bas le village des Mées.
On rejoint le sentier de droite qui monte du camping, poursuivre sur la crête jusqu'à une intersection au Col des Pénitents 590 mètres
Une boucle plus longue vers l'Est passe aux ruines de Saint Peyre et redescend en Nord par les Sanguiniers.
Nous avons préféré descendre à gauche et passer devant le Belvédère Jean Millet.
Par de courtes montées et descentes on longe les roches découvrant au hasard chandelles, piliers et masques jusqu'à la grande piste en contrebas à l'Ubac des Pénitents 460 mètres qui nous ramène en 2 km. vers l'Ouest et le village des Mées aux pieds des « Pénitents » toujours aussi figés dans leur punition éternelle, prieur y compris avec sa croix de bois.
On passe devant des grottes et le Tunnel de la Mine creusé pour éviter les inondations lors des crues du torrent du Ravin de la Mort.
Cette mi-mars le sous bois de pins d'Alep est rempli d'hépatique noble aux feuilles à 3 lobes et un orchis bourdon, mouche ou autre ?
Nous serons rentrés assez tôt pour passer le Col de Lus-la-Croix haute avant l'orage.
Poudingue, géologie.