Feuilles d’herbe , Walt Whitman, nrf , Poésie/Gallimard
On pourra comparer Walt Whitman tour à tour à Victor Hugo, Apollinaire, Rimbaud, Tolstoï, mais non, il est incomparable. J’attendais depuis longtemps une version
poche des ses « Feuilles d’herbe », Elle vient de paraître en 2007 avec une nouvelle traduction de Jacques Darras. Prophétique, initiatique, parfois le texte est proche du
Haïku.
« La feuille morte en sa tourbillonnante vrille
jusqu’au sol
où elle trouve l’apaisement »
H.D.Thoreau, Emerson, Longfellow, Alcott se sont croisés sinon fréquentés avec Whitman. Ce n’est pas seulement de l’Amérique dont il est question mais de l’homme, du monde ,de l’univers, de l’avenir. Les paroles n’ont jamais autant été d’actualité dans ce monde en crise, il y en a eu tant d’autres, et les cris d’espérance, les mots de réconfort, les gestes tendres ne sont ni charité, ni empathie : juste un hymne sans pareil à la Vie. Difficile de laisser une citation, j’aime par-dessus tout le « Salut au monde ! »
« Oui, prends ma main Walt Whitman !
Vois-tu la miraculeuse chaîne de merveilles ? Tous ces spectacles, tous ces bruits ?
Toutes ces mailles interminablement tressées entre elles, agrafées l’une à l’autre,
Chacune renvoyant à la prochaine, partageant avec toutes les autres l’univers ! »