In out.
Dedans,
Une fenêtre opaque donnant sur le cimetière.
Idées noires des nuits trop longues
Quand le sommeil s'absente.
Le corps meurtri, des cassures, des fractures,
Fêlures sans pétale,
Anagrammes de fleurs dyslexiques.
Au bord,
Les ailes des oiseaux ,
Des barrières, des rebords pour prendre son envol.
La DZ vide sans les anges .
Pales bruyantes qui balayent tout,
La moindre poussière.
Se recroqueviller et fermer les yeux, entre dedans et dehors,
Limite de frontière, un mur, des talus d'herbes folles,
Zone imprécise, indécise, incisive en marge de la carte.
Autour,
La ville et ses bruits,
Sirènes, klaxons, volées de cloche,
Autoradios à tue-tête et des silences pesants.
Trois heures du matin, la lune est déjà haute derrière le cyprès.
Comme échappée, une effluve de cigarette volée.
Une conversation à voix basse, un chuchotement, des baisers.
Le chien, le coq, plus loin la chouette de Tengmalm,
Dans le creux d'un pin cembro, là-haut dans le territoire,
La zone de combat où le végétal et le minéral s’affrontent et se
marient.
Plus loin,
Sur la grande terrasse comme une jetée vers le large,
L'Arc, ses méandres vers l'amont, le train, l'autoroute.
Modane, Fréjus, l'Italie, le col du Mont-Cenis.
Antiques destinations, ermitages, solitudes blanches.
Plus loin c'est aussi plus haut, dans plus longtemps.
Les sommets futurs qui aimantent l'âme, fixent le regard.
Les Mamelles de Beaune et ses 1000 mètres de calcaire abrupt,
Le Perron des Encombres, les grands espaces du bouquetin.
Les rhododendrons où se cache le tétras lyre,
Les planques du blanchot, le camouflage de lichen du lagopède,
Attentes de patience comme un chasseur à l'affût d'un temps
Qui s'étire,
S'étire au sortir d'un long sommeil de profondeurs intérieures.
PF le 27 août 2012