Je n’aime pas beaucoup le poisson. Il n’y en aura bientôt plus.
J’ai du monde demain midi, je vais leur faire un gigot d’agneau. Je prépare les gousses d’ail pour en mettre dedans. Un « télé Grandes chaînes » que j’ai récupéré à la déchetterie me sert de plan de travail.
Une photo de thons rouge massacrés en méditerranée illustre un titre
accrocheur pour un journal TV : « Le poisson une espèce en voie de disparition ».
Je m’étais un peu forcé à manger du poisson, je n’en raffole pas, dans cet article ils expliquent aussi que les saumons sont des poissons d’élevage et que leur belle couleur rose vient des colorants que les éleveurs leur donne à manger avec les farines
animales.
De gros bateaux pratiquent une pêche appelée « minotière ». Quand j’étais enfant j’habitais à coté d’une minoterie, la fromagerie de mon père se situait dans une petite vallée, et en aval un moulin à farine tournait de façon artisanale sur le petit ruisseau du Bivet. Ces gros bateaux minotiers n’ont rien à voir, c’est de l’industrie. Sans trier la taille des poissons, ils les réduisent en farine de poisson pour nourrir les saumons dans des fermes d’aquaculture.
Il est de bon ton (bon thon , il ne fallait pas manquer de la faire celle-ci !) d’avoir ces belles tranches roses sur une assiette dorée à Noël, mais le journal de télé cite beaucoup d’autres espèces de poisson menacées :
Limande
Cabillaud de l’atlantique
Grenadier
Thon rouge
Sole
Saumon
Lotte
Bar
Crevette
Dans le petit ruisseau de mon enfance, ma mère attrapait parfois quelques truites et je n’en mangeais pas, ça me faisait des boutons. Mes parents en ont concluent que j’étais allergique au poisson. Mais les poissons d’eau douce n’ont pas d’iode . Comment, même la carpe farcie au lard par erreur souvent, que ma mère préparait le vendredi Saint pouvait elle me donner des boutons ?
Par contre dans mes voyages en Espagne, j’ai appris à aimer les fruits de mer, ils appellent « mariscos ». j’aime « los calamares », les moules, le poulpe, et même dans la soupe castillane ont trouve parfois une palourde avec sa coquille. Et là je n’ai pas eu de boutons !
Il m’a fallu attendre d’avoir quarante ans pour commencer à manger du poisson avec plaisir et maintenant un journal TV me dit que l’espèce est en voie de disparition.
L’émission de Thalassa dont le journal parle est passée depuis bientôt 8 mois, mais je ne pense pas que l’océan ait pu reconstituer les stocks pendant l’été.
Mes invités mangeront du gigot demain midi.