La Désobéissance Civile à la française. De la Boétie à Georges Perec, et HD Thoreau
On pense souvent que la non violence et la désobéissance civile sont des idées neuves. En ces temps où les combats sont multiples, un simple clic de souris sur Facebook permet de penser que notre participation à une « Grande Cause » avec un grand C sauve le monde.
En fouinant dans une librairie l’autre jour, j’ai trouvé sur le même rayon ces 3 livres.
Ni dans l’espace « Cuisine », ni dans le rayon : « Développement personnel », encore moins dans la galerie « Romans » et pas non plus dans la tête de gondole intitulée « Nouveautés- dernières parutions ».
En 1574, les protestants face aux persécutions publient : le
« Discours de la servitude volontaire » sous le nom de « Countr’un » qu’un jeune auteur a écrit en 1549 : Etienne de la Boétie. Montaigne l’auteur des « Essais » deviendra l’ami de la Boétie qui nomme « drogueries » : « Les théâtres, les jeux, les farces, les
spectacles, les gladiateurs, les bêtes curieuses, les médailles, les tableaux et autres drogues de cette espèce étaient pour les peuples anciens les appâts de la servitude, la compensation de
leur liberté ravie, les instruments de la tyrannie ».
« Les tyrans ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. »
Juillet 1846 la
guerre des Etats-Unis contre le Mexique fait rage et Henri David Thoreau refuse de payer l’impôt à l’Etat américain en signe de lutte contre l’esclavage dans le sud et contre la guerre au
Mexique. Il est emprisonné, mais sa famille paye une caution, il ne passera qu’une nuit derrière les barreaux. Il est furieux et il écrira : « La Désobéissance civile » en 1849
dont le premier titre sera « Résistance au gouvernement
civil »
Ce texte fondateur influencera
Léon Tolstoï, Gandhi, Martin Luther King
1954-1962 guerre d’Algérie, de nombreux appelés français trouvent cette guerre injuste et
inutile.
« Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ? »De Georges Perec parait en 1966.
Des copains cherchent toutes les combines, les systèmes D ,les trucs de bric et de broc pour éviter à un des leurs de rejoindre cet enfer de la guerre d’Algérie.
Perec dans ces 118 pages trouve le moyen d’insérer toutes les figures de styles de la langue française. Dans son humour décapant non seulement on apprend tout sur la métaphore, la litote, l'antithèse ou l'oxymore, l’ allitération, la paronomase, l’Anaphore et que sais j encore.
Mais on y lit ceci :
« Nous pensâmes à la guerre, là-bas sous le soleil : le sable, les pierres et les ruines, les froids réveils sous la tente, les marches forcées, les batailles à dix contre un, la guerre
quoi.
C’est pas joli joli la guerre, ça non.Parole, on avait envie de pleurer (je crois l’avoir déjà dit). »
Décembre 2009 je n’ai rien trouvé sur le rayon de la librairie pour cette période de l’histoire. La guerre et la répression auraient elles disparues ?