Le Facteur Cheval et son Palais Idéal. Art brut. Hauterives.
De 1879 à 1912, un facteur du nom de Ferdinand Cheval entreprend de construire un édifice avec les belles pierres qu’il trouve sur le chemin de sa tournée.
L’ampleur et l’originalité de la construction attirent déjà de nombreux visiteurs.
En recevant en 1904 un poème « Ton
Idéal, ton Palais », le facteur Cheval décide d’appeler son œuvre : le « Palais
Idéal ».
On dit que ce sont les cartes postales exotiques envoyées des « colonies » qui ont inspirées les formes de ce monument unique.
On peut y voir des tombeaux égyptiens, les temples d’Angkor, les palmiers des îles sous le vent, cette extravagance a attiré les surréalistes. André Breton viendra le visiter en 1931. Il brosse le portrait du facteur et écrit ces mots dans : « Le revolver à cheveux blancs »
« Nous les oiseaux que tu charmes toujours du haut de ces belvédères
Et qui chaque nuit ne faisons qu’une branche fleurie de tes épaules
Aux bras de ta brouette bien aimée. »
Car, c’est avec une brouette que Ferdinand Cheval transporte tous ces matériaux. Cet assemblage souvent décrié par ses contemporains est maintenant très visité. Le monde actuel désireux de tout classer nomme « Art brut » ce genre inclassable. Souvent l’oeuvre de « fous » il touche toutes les facettes de l’art : peinture, tapisserie, sculpture, poésie et même architecture. Un musée lui est consacré à Lausanne en Suisse.
« Un scandale de pierre hurlant le désespoir d’un homme, sa foi en lui-même, son désir de ne pas mourir et d’imiter Dieu » écrira le poète Alain Borne.
Lawrence Durrell (1912-1990) pourtant
grand voyageur écrit :
« J’étais venu prêt à être touché
et amusé par une folie. Comme c’est britannique ! Et brusquement, j’étais devant l’ardente vision blakéenne d’un facteur inculte, devant une chose débordante d’une étrange authenticité
particulière. »
le facteur Cheval
C’est dans son jardin qu’il a construit le Palais Idéal . Il y a encore quelques années des grands oncles, des voisins m’on raconté avoir connu le facteur Cheval. D’un caractère entêté (on
dit : « tetareu » en patois) il a su faire face au critiques les plus tenaces pour réaliser son rêve. Il est actuellement la fierté de
la commune et sans doute un des pôles d’attraction majeur.
Sur son tombeau, où nous sommes passés en vélo le 8 décembre 2009, une nef semble l ‘emporter vers des horizons fantasmagoriques et s’échapper d’une pieuvre digne des légendaires
crackens scandinaves.
Sources :
« L’art brut »
Laurence Peiry
Flammarion « tout l’art »histoire
« Dans les pas des écrivains en Rhône-Alpes »
Anne Buttin et Nelly Gabriel
Chez Glénat