Un peu d’architecture rurale : la Ferme des Bonnettes
Dans le circuit précédent, je vous proposais de monter à la Ferme des Bonnettes pour rejoindre le hameau du Gros Jean.
Située sur la commune de Viriville, cette ferme des Chambarands date du XVIIe siècle.
J’en aime l’esthétique de la construction en pisé. Mais avant le pisé cette
bâtisse présente la particularité d’être une construction en « pans de bois et torchis ».
Sa construction date du règne de louis XIII en 1625 et 1643 et mérite qu’on
s’arrête pour en saisir la particularité.
Pans de bois et torchis
Il s’agit d’un remplissage en torchis sur un treillage et clayonnage de châtaignier imputrescible.
1. Poteau
2. Sablière
3. Potelet
4. Guette ou décharge
Le remplissage de torchis est fait d’un mélange de terre argileuse de provenance locale, d’eau et de paille de seigle.
Il semblerai que la surexploitation du bois pour les forges et le verreries
(deux sont répertoriées à Roybon) a conduit à l’abandon de la technique de « pans de bois » au bénéfice du pisé banché sur des soubassements de
galets.
Un dicton régional dicte les conditions pour une bonne construction de pisé.
« Des bottes et un grand chapeau ».
Car le pisé est fait d'argile locale construite quand la terre est humide, parfois des matériaux sont incorporés comme de la paille.
Avec une bonne couverture large, débordante bien entretenue et un
soubassement de pierre, le pisé peut tenir des centaines d’années, mais sitôt qu’il prend l’eau son érosion est rapide. Gamin j’ai vu une vieille grange dans un champ devenir un tas de terre en
20 ans.
Un autre technique fort esthétique est utilisée : celle des galets posés en « arêtes de poisson ». Gourmande en mortier, elle est souvent réservée aux bâtiments d’habitation alors
que granges et remises sont en terre locale.
Au moment ou j’écris ces lignes je reçois dans ma boite aux lettres
Isère Magazine, la revue du Conseil Général de l’Isère. J’ai la joie d’y trouver
un article sur cette ferme qui est un de mes lieux de promenade favoris tant à pied qu’en VTT. Au début du XX e siècle 30 à 35 personnes y vivaient. Inhabitées à ce jour, les bâtisses sont
l’objet de la restauration et de l’entretien respectueux de leurs propriétaires.
Sources : Patrimoine en Isère, Chambaran, publié par Musée Dauphinois et
Conservation du Patrimoine de l’Isère Juin 1999
Et « Patois et vie en Dauphiné » Armand Mante Press’Vercors 3 juin 1982