Dérive échouée.
Le fleuve de la nuit,
Sur les accents de ta voix,
Emporte en des pays sans rois
Nos corps enlacés sans bruit.
De berges continentales en rives
Tropicales, une barque fragile
Explore silice, marne, argile,
Tous ces limons qui dérivent.
Arraché aux entrailles de la terre,
En quête d'un retour aux sources,
Le ciel défile de sa Grande-Ours
Vers des étoiles solitaires.
Murmure nocturne d'un oiseau,
Clapotis d'un poisson chasseur,
Appels au loin du passeur,
Frémissement du roseau.
Nous avons perdu la carte,
La boussole dans le noir
Est un cadran sans espoir,
Le flot silencieux s'écarte.
Ton corps abandonné de rêve,
S'étire quand à l'horizon,
Des vagues de leurs frissons
Sont annonces de trêve.
Echoués sur la plage déserte,
Les yeux ouverts enfin
Lèvres sur la peau, mes mains
Me disent que tu es offerte.
En des rayons extrêmes
La lumière du matin
Sur ton ventre, sur ton sein,
N’est plus que des « je t’aime ».
PF