III. Intermède des origines .Chant d’Amour. Le « Dit » de la Sylve d’Emeraude
Le Chant de Nuage de Silence.
Dérive échouée des rives échouées.
Le fleuve de la nuit,
Sur les accents de ta voix,
Emporte en des pays sans roi
Nos corps enlacés sans bruit.
De berges continentales en rives
Tropicales, une barque fragile
Explore silice, marne, argile,
Tous ces limons qui
dérivent.
Arraché aux entrailles de la terre,
En quête d'un retour aux sources,
Le ciel défile de sa Grande Ours
Vers des étoiles
solitaires.
Murmure nocturne d'un oiseau,
Clapotis d'un poisson chasseur,
Appels au loin du passeur,
Frémissement du roseau.
Nous avons perdu la carte,
La boussole dans le noir
Est un cadran sans espoir,
Le flot silencieux s'écarte.
Ton corps abandonné de rêve,
S'étire quand à l'horizon,
Des vagues de leurs frissons
Sont annonces de trêve.
Echoués sur la plage déserte,
Les yeux ouverts enfin
Lèvres sur la peau, mes mains
Me disent que tu es offerte.
En des rayons extrêmes
La lumière du matin
Sur ton ventre, sur ton sein,
N’est plus que des « je t’aime ».
Il n’y eut que le silence pour accueillir les mots de Nuage, qui mieux qu’elle peut parler de l’Amour. Il ne se compte pas et ce chant plus qu’un long discours de Mano parle aux cœurs de chacun.
Il est une science qui ne s’enseigne pas et sur laquelle tout repose.