Les oiseaux du ciel.
Avez-vous remarqué les intitulés sur les sacs de graines vendus aux cotés des cages, dans les animaleries des grands magasins ?
« Oiseaux du ciel ».
Comme si un oiseau pouvait être d’autre part que du ciel .
"Inconscients, téméraires,
De branches en doigts
Mes anges ont froid.
Une main : quelle aubaine.
Si quelque graine
Tombe, belle affaire."
PF: "Main de pierre"
Suis une petite compilation de textes sur ce sujet, je trouve que d’autres en parlent mieux que moi.
"Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n’amassent rien dans des greniers ; et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ?" (Matthieu 6:26).
Je suis toujours étonné de la façon dont les « religions » dites du « Livre » établissent une hiérarchie de valeurs entre les êtres. Je ne suis pas sûr de valoir mieux que les petites bêtes. Ce n’est pas ce passage du « Sermon sur la montagne » que j’aime beaucoup poutant qui changera mon point de vue.
J’aurais pu aussi partager ces mots simples de Rainer Maria Rilke dans : « Les cahiers de Malte Laurids Brigge », il raconte ces petites gens invisibles en guenilles, sur les bancs de pierre froide des parcs et jardins qui nourrissent les petits oiseaux.
« Une minute à peine, et déjà deux ou trois oiseaux sont là, des moineaux curieux, qui s’avancent en sautillant. Et si l’homme réussit à se conformer à leur très précise conception de l’immobilité, il n’y a pas de raison pour qu’ils ne s’approchent pas davantage. Et enfin l’un s’élance et volète un instant nerveusement à la hauteur de cette main dont les doigts, sans prétentions (et qui renoncent visiblement), tendent Dieu sait quel brin de pain douceâtre et usé. Et plus nombreux sont les hommes qui – à distance respectueuse, bien entendu- s’assemblent autour de lui, moins il paraît avoir avec eux des traits communs. Il est là comme un chandelier qui achève de brûler et luit encore avec le reste de sa mèche et en est tout chaud et n’a jamais bougé. Et comment il attire et comment il les charme, c’est ce dont tous ces petits oiseaux ignorants ne sauraient naturellement pas juger. »
« Les cahiers de Malte Laurids Brigge » de Rainer Maria Rilke
Chez « Points »
Dans « La Route du retour » de Jim Harrison, Nelse ornithologue fait très tard la connaissance de sa grand-mère de sang Indien. Ils savent aussi se rendre invisibles quand il s’agit de se fondre dans la nature, Harrison dit que dans ces moments là c’est la nature qui fond en vous !
« Nous avons évoqué nos préférences chez les oiseaux, on ne peut s’empêcher d’être partial, et Naomi avait un faible pour les volatiles banals de la région, la sturnelle à collier, le passereau commun et l’ergot-pointu. Mes préférés, l’autour et la pie-grièche du Nord, semblaient ridiculement masculins, mais j’aimais aussi le roitelet de canyon du Sud-Ouest. »
J’ai rouvert mon « Walden » ou « La vie dans les bois » de H.D.Thoreau au chapitre : « Règles de l’éthique » que l’anglais, « Higher law » traduit mieux dans ces prémices de la Désobéissance civile par «Loi supérieure ». Il a des réflexions sur notre rapport à la nature dont il observe la vie de sa cabane au bord de Walden Pond.
« Une Phoebe bâtit aussi son nid dans mon appentis, et un merle migrateur chercha à s’abriter dans un pin qui poussait contre la maison. En juin, la perdrix (Tetrao timbellus) oiseau pourtant craintif conduisit sa couvée depuis les bois qui sont derrière la maison jusqu’au devant, en passant sous ma fenêtre, gloussant, et les appelant comme une poule, et toute sa conduite montrant bien qu’elle était la poule des bois. »
« Pour ce qui est de tirer les oiseaux, pendant les dernières années où j’avais un fusil, mon excuse était l’étude de l’ornithologie,…Mais j’avoue que j’ai tendance maintenant à penser qu’il y a une meilleure façon d’étudier l’ornithologie que celle-là. Elle demande une attention bien plus exacte accordée aux habitudes des oiseaux, et, ne fût-ce que pour cette raison, j’ai accepté de supprimer mon fusil. »