Dryade à huit pétales, chênette.
Son surnom est plus explicite que son nom vernaculaire, car c'est bien souvent grâce aux feuilles qu'on la reconnaît. Je n'ai pas vu les dryades ou nymphes des chênes danser de bon matin en montant au Chaberton vers les 7 Fontaines.
Plante artico-alpine son pollen est retrouvé en abondance dans les sédiments du « Dryas » ou la fin de la dernière glaciation.
Encore en fleur en juillet dans les pierriers d'altitude vers 2000-2500 mètres, plus tard les feuilles en forme de « feuilles de chêne » forment des tapis.
Persistante d'un vert soutenu brillant dessus, blanche dessous.
« A la découverte des fleurs des Alpes » signale que la fleur malgré son nom n'a pas toujours huit pétales …
Je ne les ai jamais comptés.
Depuis tout petit ma famille nommait cette plante « Thé Suisse » en me disant que les feuilles séchées associées avec d'autres plantes comme le calament à grandes fleurs entraient dans la composition d'une tisane fortifiante et stimulante le « Thé Suisse » ainsi que d'autres variétés dites « vulnéraires ».
Dans son « Voyage d'Auvergne » le Père d'Aussy en 1788 s'amuse de cette appellation.
"Le jardinier qui cultive le jardin botanique de Clermont se forme avec ce genre d'industrie bien estimable, un petit commerce... Il ramasse les simples dont il compose ses paquets, et moyennant une étiquette allemande, il vous fait à l'instant même du « suisse ».
Entre nous, s'il ne se trouvait pas des sots pour qui rien n'est bon que ce qui vient d'un pays étranger, cette tricherie dans laquelle ils ne perdent rien n'est-elle pas bien excusable ? Et après tout puisque il est des français qui veulent des vulnéraires, ne vaut-il pas mieux qu'ils envoient leur argent en Auvergne où, il y a si peu, qu'à Fribourg ou à Bâle qui ont tant d'autres moyens d'en tirer de la France ?" Voyage d'Auvergne page 235-236