Un lieu incertain. Fred Vargas. Policier, parole et musique.
Quand le commissaire Adamsberg flirte avec le gothique, il ne le fait pas à
moitié. Fred Vargas met ses talents de chercheuse en archéozoologie au service de l'enquête.
Reste à savoir si les vampires font partie de ce domaine de la science.
Demandons à Ann Rice, les personnages qui émergent du roman de Fred Vargas sont proches d'un Lestat qui traverse les âges, en moins cultivés plus cadavériques, du moins ce qu'il en reste et,
étrangement susceptibles.
Le rationalisme semble être de mise
dans les bureaux de la police française, heureusement car nous serions emportés dans un tourbillon infernal, aux portes, si ce n'est au cœur des tombes les mieux
scellées.
Vargas nous perd, nous promène, nous ferre avant de nous laisser filer au plus
facile et c'est là qu'elle nous prend aux tripes grâce à son génie presque pervers et labyrinthique. On revient en arrière, on vérifie la trame du récit : pas une faille. Le couperet de la
vérité tombe sans toutefois ménager quelques entorses à la justice.
« Un lieu incertain » est un millésime, le pied en quelque
sorte.
Chez Viviane Hamy, Chemins Nocturnes, juin 2008.
Comme pour un menu auquel il est proposé un « grand cru » pour
accompagner une viande « froide » de préférence, j'écoute le très bon Thomas Fersen « Je suis au
Paradis ».
J'ai une prédilection pour « Le Balafré » mais l'ambiance de
« Dracula » et surtout le « J'suis mort » au second degré est bien dans la teinte d'une nuit dans la tombe de notre commissaire, le froid en moins.
Toutefois, sur une table de dissection en inox d'un « labo
d'ana-path. » le titre « Une autre femme » participerai bien à cet échangisme d'amphithéâtre dont on ne saurait dire si c'est œuvre de carabins ou de tueur
psychopathe ?